À l’occasion de l’Euro féminin 2025, qui se déroule actuellement en Suisse, l’artiste franco-suisse Saype a signé une nouvelle œuvre percutante. Pionnier du land art – l’art en pleine nature – ce natif de Belfort a réalisé une fresque monumentale sur la pelouse d’un parc de Genève pour célébrer le football féminin et rappeler que le sport, comme l’art, rassemble bien au-delà des frontières. Un nouveau geste fort pour celui qui, depuis des années, dessine ses convictions sur la terre.
Un autodidacte porté par ses convictions.De son vrai nom Guillaume Legros, Saype naît à Belfort en 1989 et grandit à Évette-Salbert, à la frontière franco-suisse. Infirmier de formation, il exerce ce métier pendant près de sept ans – une expérience qui, dit-il, l’a confronté aux grandes questions de la condition humaine et nourrit encore aujourd’hui sa démarche artistique.
Autodidacte, Saype – contraction de say (« dire ») et peace (« paix ») – découvre la peinture à quatorze ans à travers le graffiti, qu’il voit comme un acte d’expression rebelle et un moyen d’exister à contre-courant. Très vite, il élargit sa pratique en explorant la peinture au couteau et à l’acrylique, exposant ses premières toiles en galerie à l’âge de seize ans.

© Valentin Flauraud
Conscient de l’impact environnemental du graffiti, Saype décide de transposer le street art sur un terrain plus vaste et vivant : la nature. Après plusieurs mois de recherches, il met au point en 2012 une peinture biodégradable à base de caséine (une protéine laitière), capable de colorer l’herbe – son support de prédilection – sans l’endommager.
Le pionnier d’un land art engagé et humaniste
En 2015, Saype se fait connaître du grand public avec L’Amour, sa première fresque géante réalisée au cœur des Alpes françaises. L’œuvre, qui représente un buste de femme, est saluée pour son ampleur et sa poésie, et est considérée comme la plus grande oeuvre sur herbe jamais peinte. Grâce à des drones, il immortalise cette fresque éphémère et la fait voyager bien au-delà de la prairie dans laquelle elle est née.
En 2018, son engagement prend une nouvelle dimension avec Message from Future, une peinture réalisée près du siège de l’ONU à Genève pour soutenir l’association SOS Méditerranée et défendre la cause des migrants.
En 2019, sa carrière connaît un nouveau tournant avec Beyond Walls, une gigantesque chaîne de mains entrelacées qu’il dessine à même le sol pour relier symboliquement les cinq continents. De Paris au Cap, en passant par Ouagadougou, Istanbul ou Dubaï, chacune de ses fresques porte le même message : tisser des liens par-delà les frontières et rappeler que, malgré ses dissensions, l’humanité partage un horizon commun.

© Valentin Flauraud
Ces fresques éphémères, souvent monumentales, s’invitent régulièrement devant des lieux fréquentés et symboliques : le siège des Nations unies mais également les rives du lac Léman ou encore la Biennale de Venise. Avec à chaque fois des messages visibles directement depuis le ciel.
L’art comme trait d’union

©saype_artiste
À l’occasion de l’Euro féminin 2025, l’artiste belfortain a signé une nouvelle création monumentale au parc La Grange, à Genève. Réalisée directement sur l’herbe, cette peinture de 8 500 m² représente une fillette traçant son propre terrain de foot. À travers ce geste artistique, Saype rend hommage à la compétition et célèbre la visibilité des championnes.
« L’art et le sport sont un langage universel », rappelle-t-il. Son œuvre incarne un espace de jeu sans frontières, ouvert à toutes et à tous, où sport, rêve et ambition peuvent se rencontrer.