
Cet été, Dakota Johnson est à l’affiche de « Materialists », la comédie romantique de la réalisatrice Celine Song. Elle y joue une entremetteuse prise au coeur de deux prétendants interprétés par Pedro Pascal et Chris Evans. À l’occasion, retour sur la carrière de cette actrice émancipée du cliché des « nepo babies ».
Nepo baby ? C’est le terme désignant les enfants de stars, qui devraient leur carrière à leurs parents. Et, si on se penche sur le paysage hollywoodien, on constate que ces enfants de célébrités sont très nombreux. Un fait qui agace certains, comme le montre cette couverture du New York Magazine qui mettait en scène Maya Hawke (fille d’Ethan Hawke et Uma Thurman), Lily-Rose Depp (fille de Johnny Depp et Vanessa Paradis), et d’autres encore – dont l’actrice Dakota Johnson – en titrant « She Has Her Mother’s Eyes. And Agent » (« Elle a les yeux de sa mère. Et son agent« ).
Nepo babies are not only abundant — they’re thriving. How could two little words cause so much conflict? Writes @kn8 in our (over)analysis of the phenomenon: « We love them, we hate them, we disrespect them, we’re obsessed with them. » https://t.co/WA22qhdS29 pic.twitter.com/nmWXlrIMNS
— New York Magazine (@NYMag) December 19, 2022
Fille de l’acteur Don Johnson (Miami Vice) et de l’actrice Melanie Griffith (Le Bûcher des vanités), petite-fille de Tippi Hedren (Les Oiseaux, Pas de printemps pour Marnie), Dakota Johnson – née en 1989 au Texas – jouit en effet d’une illustre lignée. Pour autant, la jeune femme a tout fait pour se construire seule. Bien décidée à conquérir le septième art, elle a mis de côté ses études – allant à l’encontre de la volonté de son père – afin de s’essayer à l’acting. « Je n’ai pas eu de coup de pouce de mes parents. Mon père m’a coupé les vivres financièrement après le lycée pour m’encourager à être indépendante« , expliquait-elle en 2024 à Page Six.
Tout de même consciente du privilège qui lui est prêté, l’actrice en joue, et sait en rire. Dans le Live Please Don’t Destroy de l’émission Saturday Night Live, elle invoque le « Nepo Truce ». Une façon comique de dénoncer son agacement quant à ce qualificatif péjoratif scandé à tout va à son encontre.
Alors enfant de star, oui, nepo baby, certainement pas. Bien que sa carrière soit lancée avec l’aide de son beau-père, Antonio Banderas – qui lui offre son premier rôle à l’âge de 10 ans pour La tête dans le carton à chapeaux – Dakota n’a pas abusé de cette aide pour bâtir sa filmographie.
Une carrière éclectique
C’est en 2010 qu’elle débute sa carrière lorsqu’elle intègre le casting du long-métrage de David Fincher, The Social Network. Elle y incarne Amelia Ritter, petite amie de Sean Parker (Justin Timberlake). Bien qu’elle n’ait pas un grand temps d’écran, ce film lui sert de prestigieux tremplin.
S’ensuivent cinq années durant lesquelles elle apparaît dans diverses productions, des petits rôles, pour la plupart, qui lui permettent d’affiner son jeu. Mais c’est en 2015 que sa carrière explose réellement. Elle est choisie pour interpréter Anastasia Steele, une étudiante en littérature anglaise séduite par le milliardaire Christian Grey (Jamie Dornan) dans l’adaptation du sulfureux best-seller Cinquante Nuances de Grey. Le long-métrage donnera lieu à deux suites : Cinquante Nuances plus sombres (2017) et Cinquante Nuances plus claires (2018) qui contribueront à asseoir la notoriété de Johnson à Hollywood.
Bien que le succès soit de mise, Dakota, récompensée d’un People’s Choice Awards pour son interprétation d’Anastasia Steele, refuse d’être liée à la saga des Cinquantes Nuances. Elle continue alors de se réinventer, variant les genres, et s’accomplissant dans des rôles éclectiques. On la retrouve dans le thriller Sale temps à l’hôtel El Royale (2018), dans le remake du film d’horreur de Dario Argento Suspiria (2018) signé Luca Guadagnino, ou encore dans Wounds (2019) et dans The Lost Daughter (2021) de Maggie Gyllenhaal.
Enfin, en 2024, elle rejoint la superproduction Marvel : Madame Web de S. J. Clarkson, endossant le rôle principal. Un faux pas ? Peut-être. Car le blockbuster se retrouve éreinté et moqué par le public et la presse et lui vaudra d’être récompensée du Razzie (Golden Raspberry Awards) de la pire actrice. Mais Dakota Johnson va rebondir.
Un nouvel élan
Après l’échec de Madame Web, l’actrice se tourne de nouveau vers le cinéma indépendant. Un choix mûrement réfléchi qui la conduit à intégrer le casting de Materialists, la comédie romantique intello de la très cotée Celine Song (Past Lives).
Dakota incarne Lucy, une « matchmaker » basée à New York, prise dans un triangle amoureux opposant son ex (Chris Evans), au match parfait (Pedro Pascal, évidemment).
Loin de l’étiquette de nepo baby, Dakota Johnson n’hésite pas à se réinventer et démontre toute l’étendue de son talent à travers des rôles éclectiques et singuliers. À travers des films résolument contemporains et son jeu tout en douceur, elle a su se faire sa place sous le soleil d’Hollywood. « Je ressens une certaine pression, car je sais que les gens attendent de moi que je sois à la hauteur. Mais ça me motive aussi à toujours me dépasser« , expliquait-elle en 2023 à Vogue.
Son prochain défi ? Passer derrière la caméra. Présente au Festival de Cannes en mai dernier pour la présentation de Splitville (sortie prévue le 10 septembre 2025), la star a annoncé qu’elle allait réaliser son premier long-métrage, un film écrit par Vanessa Burghardt, avec qui elle avait joué dans Cha Cha Real Smooth. L’histoire devrait tourner autour d’une jeune femme autiste.
« La célébrité n’est pas quelque chose qui me définit. Ce qui compte, c’est le travail et les histoires qu’on choisit de raconter », confie-t-elle à Vanity Fair. Et Dakota semble bien déterminée à prouver qu’elle ne doit rien à personne.