
De retour au cinéma pour un quatrième volet « Bridget Jones : folle de lui » ce 12 février, l’héroïne continue d’affronter les drames de la vie avec la touche d’humour typiquement anglais qui la caractérise. Toujours aussi gaffeuse, notre sémillante quinquagénaire incarnée par Renée Zellweger va découvrir que l’amour peut revêtir une apparence inattendue. Décryptage du succès de cette héroïne culte, aussi féministe que fleur bleue.
Parce que c’est issu d’une saga littéraire culte
Lorsque Le Journal de Bridget Jones paraît dans les librairies en 1996, c’est le succès immédiat. Helen Fielding, son autrice, avait déjà révélé son héroïne au public un an auparavant sous forme de nouvelles dans des journaux à grand tirage, aussi, les présentations étaient-elles déjà faites. On découvrait alors les (més)aventures amoureuses de Bridget, trentenaire célibataire vivant à Londres qui enchaîne les histoires amoureuses sans lendemain. Son journal recèle derrière son ton léger un vibrant plaidoyer pour la cause des femmes.
Elle y dévoile les travers des hommes en matière d’amour, entre ceux qui veulent tout contrôler, ceux qui trompent ou encore les phobiques de l’engagement. Tandis que Bridget s’entête avec un pervers narcissique (son patron), elle tombe peu à peu sous le charme de Mark Darcy, froid et mystérieux. Un hommage à peine déguisé aux héroïnes tourmentées de Jane Austen, dont Bridget est l’héritière contemporaine.
Parce que c’est une héroïne ancrée dans son époque
Si le film Le Journal de Bridget Jones a emporté l’adhésion immédiate des femmes du monde entier, c’est parce que ces dernières se sont reconnues dans son héroïne. Bridget se définit par son charme, son humour, sa fantaisie et son intelligence émotionnelle. Elle assume ses rencontres sans lendemain et le fait de faire la fête en toutes circonstances. Certes, l’amour est au cœur de ses préoccupations, quitte à se rendre malheureuse à outrance, mais jamais elle ne se départit de sa bonne humeur communicative. Un personnage de fiction féministe bien avant l’ère #MeToo, qui a ouvert la voie à d’autres femmes libres, indépendantes et qui ne craignent pas de dévoiler leurs failles, telles que Fleabag de Phoebe Waller-Bridge ou Barbie de Greta Gerwig.
Parce que l’on suit son évolution de film en film
C’est parce qu’elle grandit et évolue avec nous qu’on s’attache autant à Bridget. On la découvre célibataire malgré elle dans le premier film avant de tomber enfin amoureuse à la fin. On la retrouve en 2004 en proie à tous les désirs dans Bridget Jones : l’âge de raison. Douze ans plus tard, alors qu’elle nous manquait effroyablement, elle réapparaît dans Bridget Jones Baby en quadragénaire de nouveau célibataire, mais enceinte d’un homme dont on ignore l’identité.
Tandis que dans Bridget Jones : folle de lui, la voici quinquagénaire, mère de deux enfants affrontant à nouveau la solitude amoureuse, avant de tomber sous le charme de deux jeunes hommes épris d’elle. Une femme résolument de son époque, qui n’hésite pas à briser les tabous de la différence d’âge et de la sexualité épanouie passée 50 ans.
Parce que Renée Zellweger est parfaite en Bridget
Si l’annonce d’une Américaine pour incarner la si britannique Bridget a fait grincer des dents à l’époque, l’actrice Renée Zellweger a su convaincre les plus réticents et les fans des livres. Elle n’a pas hésité à donner de sa personne pour incarner une version en chair et en os plus que crédible de la Bridget Jones des romans. Impossible aujourd’hui d’imaginer Bridget sans les traits de l’actrice texane. Et si cela fonctionne si bien, c’est aussi grâce à son alchimie parfaite avec Hugh Grant et Colin Firth en amants rivaux de Bridget.
Régulièrement, des stars font leur apparition dans les films, comme Emma Thompson et Patrick Dempsey dans le troisième volet ou encore Chiwetel Ejiofor (12 Years a Slave) ou encore l’irrésistible Leo Woodall (The White Lotus saison 2) dans le quatrième.
Parce que c’est aussi touchant que drôle
Les films Bridget Jones n’hésitent pas à aborder des thématiques fortes et parfois douloureuses comme le deuil, la solitude ou le sexisme sans sombrer dans le pathos. Un sens de la dédramatisation particulièrement poussé permet de chasser rapidement les larmes par des scènes de burlesque et d’absurde. Avec son délicieux sens de l’autodérision, Renée Zellweger a créé un personnage gaffeur qui nous ressemble et rassemble. Un personnage qui donne envie de le suivre tout au long de sa quête de soi et du bonheur. Rendez-vous dans dix ans ?