Pour célébrer conjointement les 70 ans des deux marques, la Fnac s’est associée à Yamaha pour lancer une édition limitée de sa platine MusicCast Vinyl 500, dont 70 exemplaires ont été customisés par Jisbar. Pour l’occasion, nous avons rencontré cet artiste pop pour l’interroger sur son rapport à la création et son plaisir d’associer son œuvre à des marques iconiques.
Une platine Yamaha MusicCast Vinyl 500 en édition limitée
Heureux hasard, la Fnac a été lancée en 1954, la même année que la mythique marque japonaise Yamaha ! L’occasion était trop belle de s’associer pour cet anniversaire commun. Et quoi de mieux qu’une platine vinyle en édition limitée pour célébrer ça ? La Fnac et Yamaha ont fait appel à Jean-Baptiste Launay, alias Jisbar, street-artist habitué à travailler sur de nombreux supports originaux et qui adore mettre sa créativité à l’épreuve.
Cette édition limitée n’existera qu’en 70 exemplaires, qui seront mis en vente à partir du vendredi 4 octobre au prix de 1 000 euros. La platine customisée n’a pas été choisie au hasard : il s’agit de la Yamaha MusicCast Vinyl 500, la première platine vinyle multiroom au monde.
Cette platine est particulièrement intéressante car elle est non seulement Bluetooth, mais aussi Wifi et multiroom grâce à la compatibilité avec l’écosystème MusicCast Yamaha. Elle peut donc également être utilisée comme streamer (Deezer, Spotify, Qobuz, Airplay2) quand on la branche sur une chaîne Hifi.
On te définit comme un artiste pop : ça veut dire quoi pop pour toi ? À quel moment une œuvre artistique devient-elle pop ?
Pour moi, le terme « pop » est assez vaste. Je le vois comme une approche de l’art qui s’inspire de la culture populaire, des éléments du quotidien, et de ce qui parle au grand public. Une œuvre devient « pop » quand elle résonne avec cette culture, quand elle capte quelque chose de familier et, en même temps, le réinvente pour en faire une œuvre d’art. Mais c’est aussi pour moi le début de mon amour pour l’art, car étant jeune, je me suis intéressé à l’art via les couleurs fortes du pop art, avec des artistes comme Warhol ou Lichtenstein.
Est-ce que tu aimes te définir comme ça d’ailleurs ? Est-ce que ce n’est pas trop réducteur ?
C’est vrai que se définir comme « pop » peut sembler réducteur, mais en même temps, c’est une porte d’entrée dans mon univers artistique, comme il l’a été pour moi. Le terme « pop » évoque l’accessibilité et un certain ancrage dans la culture contemporaine, ce qui me plaît. Toutefois, mon art ne se limite pas à ça. J’aime explorer d’autres dimensions, jouer avec différents codes, techniques, inspirations et styles. Je préfère simplement dire que je suis un artiste, ça laisse une place plus large à l’imagination.
Comment décrirais-tu ton art et ton œuvre ?
C’est toujours difficile de résumer son propre travail ! Je dirais que mon art est un mélange de références à la culture populaire et de réinterprétations de l’histoire de l’art. J’aime déconstruire des icônes, des figures bien connues, et les combiner à ma façon avec des éléments graphiques et des touches d’humour. Mon œuvre est une sorte de réflexion sur notre société de consommation et nos héros contemporains, mais avec toujours cette idée de célébrer la créativité et l’énergie du présent.
Tu as toujours su mettre en place des collaborations avec certaines grandes marques, comment intègres-tu ces identités de marques dans les œuvres qui en résultent ?
Quand je collabore avec des marques, j’essaie de trouver un équilibre entre leur identité et mon style personnel, et c’est avant tout parce que j’adore la marque et que l’échange que nous avons est précieux. Je veux vraiment que ça ait du sens et que mon œuvre apporte une plus-value à la marque, et vice-versa. Chaque projet est une sorte de dialogue entre la marque et moi. Ce processus enrichit mon travail, car il me pousse à réfléchir différemment et à adapter mon univers à d’autres contextes, sortant ainsi de ma zone de confort. Cela alimente mon évolution artistique, car chaque collaboration est une opportunité d’explorer de nouveaux supports et de nouveaux concepts.
Pourquoi cela t’a intéressé de t’associer à ce double anniversaire de la Fnac et de Yamaha ?
L’idée de marquer les 70 ans de deux marques aussi emblématiques que la Fnac et Yamaha était incroyable. Elles font partie de notre quotidien, chacune à sa manière, et elles ont contribué à la culture populaire que je célèbre dans mon travail. Collaborer avec elles, c’était une façon d’honorer leur impact tout en apportant ma touche personnelle à cet événement.
Quel est ton rapport à la Fnac ? Ton avis sur l’implication de l’enseigne dans la culture et la pop culture ?
La Fnac, pour moi, c’est une institution. J’y vais depuis que je suis tout jeune. Quand j’étais petit, c’était pour les livres, puis pour les CD, puis ado avec l’électronique, plus récemment pour la photo, et aujourd’hui pour les vinyles. C’est un lieu où on peut découvrir, explorer et s’immerger dans la culture sous toutes ses formes. La Fnac a toujours été un acteur clé pour rendre la culture accessible à tous et, probablement, qu’elle a contribué à forger mon inconscient collectif depuis mon jeune âge, ce qui se répercute encore aujourd’hui dans mes créations.
Concrètement, comment personnalise-t-on une platine ? Qu’est-ce qui t’a plu dans ce nouveau support ? Quelles ont été tes difficultés ?
Personnaliser une platine, c’est un peu comme personnaliser une toile, mais avec quelques contraintes techniques. Par exemple, il faut réfléchir à comment intégrer des éléments artistiques tout en respectant la fonctionnalité de l’objet. Ce qui m’a plu, c’est justement ce défi : transformer un objet utilitaire en une œuvre d’art et faire d’un objet une pièce unique qui devient un objet de collection. Chaque platine a sa propre identité, entièrement faite à la main avec mes sprays, mon acrylique, mes Posca (marqueurs peintures iconiques très prisés des artistes urbains notamment – NDLR). Elles sont toutes numérotées. C’est maintenant une pièce de design créée par un artiste.
Tu vas finaliser la dernière platine devant des adhérents lors d’une soirée, qu’est-ce qui te plaît dans la performance artistique en live ?
J’ai énormément fait de live painting quand j’étais plus jeune, au moins une centaine, c’est donc une discipline que je connais bien. J’aime l’idée de partager le processus de création en direct. Cela crée une connexion entre l’artiste et le public, une sorte de dialogue instantané. En live, il y a une énergie différente, plus spontanée. C’est une manière de montrer que l’art, ce n’est pas seulement le résultat final, mais tout le chemin qui y mène, avec ses hésitations, ses intuitions et ses surprises. Cela montre également le matériel utilisé, les façons de faire et tout le travail nécessaire pour arriver au résultat final.
Tu varies énormément les projets. Quel est ton support préféré pour créer de nouvelles œuvres actuellement ?
C’est vrai que j’ai eu la chance de pouvoir peindre sur plein de supports différents : des voitures de course, une F1, des casques de pilotes, des vêtements, des sacs, des bouteilles, des montres… Ces supports permettent de sortir de la toile classique et d’aborder l’art de manière plus interactive. Mais la toile reste un espace important pour moi, car c’est là que je peux vraiment me concentrer sur la composition et l’expression pure, et c’est là où je passe la grande majorité de mon temps. Pour répondre à ta question, je suis en train de faire du upcycling de mes sprays terminés à l’atelier pour les customiser et en faire des sculptures.