Mystères et suspense : nul doute, Michel Bussi sait surprendre et nous scotcher jusqu’aux dernières pages de ses romans. Le titre de son dernier opus, « Mon coeur a déménagé », est de nouveau un clin d’œil à la chanson française. Prétexte pour parler musique, mais aussi cinéma, séries et littérature, évidemment avec ce En rayon… passionnant.
Mon coeur a déménagé… Pourquoi cette chanson cette-fois ?
Parce que ces trois mots sont très beaux, et que le roman parle d’une petite Ophélie qui va chercher à venger sa maman. Si maman si… Maman, si tu voyais ma vie…
Un artiste ou un morceau qui vous accompagne pendant l’écriture ?
Une playlist de musique folk ! Le seul genre que je peux écouter en écrivant. Si je ne dois citer qu’un groupe, ce sera Les Lumineers. Parfait pour écrire en restant dans sa bulle.
L’album culte ?
Un seul ? Mais comment choisir ? Allez, pour rendre hommage à un chanteur trop oublié, Enfants des ténèbres et anges des rue de Jean-Patrick Capdevielle, l’un des plus grands albums de rock français. Un chanteur générationnel qui avait le talent pour devenir le Springsteen français.
Votre BO de film préférée ?
Local Hero, de Bill Forsyth. Le thème de Mark Knopfler, Going Home, clôturait les concerts de Dire Straits… c’est à la fois la musique la plus triste et la plus gaie du monde.
Le livre qui vous a transformé ?
Mort sur le Nil, d’Agatha Christie. J’avais 12 ans et j’ai compris ce jour-là que le genre policier était supérieur à tous les autres genres littéraires. Il peut posséder toutes les qualités des autres genres, avec en plus l’élégance de ne jamais ennuyer le lecteur.
Le livre pour se la raconter ?
Proust ! C’est le seul auteur que personne ne lit… mais que tout le monde prétend relire !
Le livre qui vous a fait entrer en littérature et vous a donné envie de lire et… d’écrire ?
Un long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot. Juste après l’avoir refermé, je me suis enfermé pour écrire la trame de mon premier roman : Gravé dans le sable. Japrisot est le plus « complet » de tous les romanciers français.
Le livre que tout le monde adore mais, vous, vous êtes passé à côté ?
Les polars scandinaves en général… Presque tous sans exception. Trop noirs, trop réalistes, sans humour ni poésie ni second degré. Bref trop sérieux.
Le film qui vous fait rire à chaque fois ?
Les Virtuoses, par Mark Herman, la meilleure de toutes les comédies sociales anglaises. Et pourtant, il y a de la concurrence.
Votre dernière claque au cinéma ?
Oppenheimer, de Christopher Nolan. Trois heures de cinéma sans le moindre temps mort. Une réflexion profonde et ambiguë sur la folie humaine, la science, la conscience.
Si votre vie était un film ?
Un conte pour enfant, assurément. L’Histoire sans fin, ou une histoire du genre. Un enfant ordinaire plongé dans un univers extraordinaire. Qui en revient, ou pas…
Le film plaisir coupable ?
Alibi.com 2… le meilleur film comique de la décennie ! Un petit chef d’œuvre qui pourrait bien devenir culte…
Une réplique qui vous inspire ?
« Nous n’avons plus rien à faire… Il est parti », les derniers mots du film Brazil, de Terry Gilliam. La plus belle évasion de l’histoire du cinéma. Le héros échappe à ses tortionnaires… dans le monde imaginaire qu’il a inventé.
Un ou une artiste avec lequel vous auriez aimé dîner ?
Alain Souchon. Parce que ses chansons m’accompagnent depuis que j’ai 10 ans. Je crois que je les connais mieux que lui ! J’aimerais lui poser des questions sur la signification de certaines de ses plus vieilles chansons.
Le premier film que vous avez vu sur grand écran ?
Ceux des Charlots. Le Grand Bazar et Les Fous du stade. Les très grandes stars de mon enfance, injustement oubliés ? Qui osera les réhabiliter ?
Une série que vous regardez en ce moment ?
Je regarde très peu de séries et pourtant j’en écris, et mes romans en deviennent souvent. Baron noir est la seule qui m’ait vraiment impressionné…