Après le terrible effet d’annonce de la Xbox One auprès des fans, des changements sont opérés très vite en interne. Avant même la sortie de la console, Xbox change de direction grâce à l’arrivée d’un certain Phil Spencer.
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Quelques jours seulement après le désastre de l’E3 2013 (à découvrir dans l’épisode 10), Don Mattrick, alors à la tête du projet Xbox, quitte le navire. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne l’a pas laissé dans un très bon état. Malgré un départ honorable à la sortie de la Xbox One en novembre 2013, les chiffres s’effondrent et le résultat est sans appel : en quelques semaines, Sony a vendu plus d’un million de consoles de plus que son concurrent.
En interne, le moral est au plus bas, et les équipes imaginent déjà la mort de la marque Xbox, comme tant d’autres constructeurs avant elle. Le départ précipité de Don Mattrick, en poste depuis plus de six ans, laisse un vide qu’il va falloir combler, tout en mettant en place une nouvelle stratégie. Microsoft se tourne alors vers un employé de longue date, embauché par l’entreprise en 1988 alors qu’il n’avait que 20 ans, Phil Spencer.
En plus de sa très bonne connaissance de l’entreprise dans son ensemble, et du projet Xbox en particulier, qui l’a amené à travailler avec de nombreux studios de développement, Phil Spencer est un véritable joueur passionné. Son ambition est d’abord de changer la culture des équipes, pour remettre l’intérêt des joueuses et des joueurs au premier plan.
Pour ça, le nouveau boss met en place un plan en trois actes. Dans un premier temps, il faut revenir sur la principale erreur commise par Xbox avec sa nouvelle console. Si la Xbox One est vendue 100$ plus cher que sa concurrente, c’est parce qu’elle embarque le système Kinect, dont les joueuses et joueurs ne veulent tout simplement pas. Quelques mois après sa sortie, la console sera donc proposée 100$ moins cher, sans le fameux Kinect.
Dans un second temps, Phil Spencer décide de revenir sur une autre annonce qui avait grandement frustré le public Xbox. A l’occasion de la toute première présentation de la Xbox One, la marque avait annoncé la création de Xbox Entertainment Studios, dont l’ambition était de créer du contenu audiovisuel dédié. Une série télévisée Halo était alors en production, avec Steven Spielberg aux manettes… Autant dire que le budget était conséquent. Les économies engendrées par la fermeture de ce projet doivent permettre, selon Phil Spencer, à l’entreprise de se reconcentrer sur ce que veulent vraiment les joueuses et les joueurs : des jeux.
Enfin, toujours dans le même esprit, c’est bien durant cette période pleine de rebondissements que fut créé ce qui fait encore aujourd’hui la force de Xbox : le programme ID@Xbox. L’idée est de faire profiter gratuitement à des développeurs indépendants des kits de développement Xbox et de tous les outils pour qu’ils puissent éditer eux-mêmes leurs jeux sur PC et consoles Xbox. Les studios participants au programme peuvent utiliser le moteur Unity ou encore avoir accès à l’Unreal Engine 4 a un tarif préférentiel.
Un peu moins de dix ans plus tard, le programme est une immense réussite. En mars 2022, Xbox annonce avoir reversé 2,5 milliards de dollars de royalties aux studios concernés, et les jeux marquants ne manquent pas, de Tunic à Dead Cells en passant par Inside.
En abandonnant le Kinect et les projets de séries TV, et en se tournant davantage vers les développeurs indépendants, Phil Spencer a propulsé Xbox dans une nouvelle ère. Très à l’aise dans sa communication, il a bâti un nouveau rapport de confiance entre la marque et les joueuses et joueurs. De quoi lui offrir une place particulière dans l’industrie, qu’il na pas fini de bouleverser, la preuve dans le prochain épisode.