Ces personnages ont changé l’image de la femme au cinéma. Elles ont marqué les esprits par leur singularité, leur courage, ou encore leur charisme. Nous revenons aujourd’hui sur le personnage de Catherine Tramell du film culte Basic Instinct, aussi séduisante que dangereuse.
Qui est Catherine Tramell ?
Catherine Tramelln, incarnée par Sharon Stone dans Basic Instinct, est une romancière d’intrigue policière. Elle est la principale suspect d’un crime commis à l’encontre son petit ami nommé Johnny Boz. Elle est la dernière personne à avoir été vue avec lui avant sa mort. Nick interprété par Michael Douglas est le policier en charge de l’affaire. Cela se révèle être plus compliqué que prévu car il est contraint de composer avec son attirance pour la fascinante Catherine.
La femme fatale
Catherine est une figure emblématique du cinéma des années 1990. Elle est confiante, puissante, indépendante, enjouée et sexuelle. Loin d’être une personne prudente, elle s’épanouit dans le danger. Elle fait face aux gens avec une confiance et une intrépidité qui déroute. Elle n’a pas peur, au contraire elle conquiert la peur en y trouvant de la jouissance. Elle adore le plaisir et n’en a pas honte. Elle séduit par son côté dangereux et intriguant. Loin d’être soumise aux hommes elle les soumets par son intelligence et son sex appeal. Ses victimes sont sans défense face à son pouvoir de séduction.
Les films noirs des années 1930
Cette figure de femme fatale que représente Catherine a une longue histoire dans le cinéma et même dans la mythologie. C’est Eve qui tend la pomme à Adam, ou encore Aphrodite qui rend les hommes complètement fous du fait de sa beauté. Hollywood a largement exploité cette figure dans les films noirs des années 1930 et 1940. Le héros est envoûté par une séductrice qui veut le précipiter dans le crime ou la mort.
Ce sont des femmes qui dans un monde dominé par les hommes, tirent leur épingle du jeu en les manipulant et en les détruisant à l’aide de leur charme. Elles sont égoïstes et dangereuses. Catherine en fait de même mais dans ces films-là, ces femmes étaient présentées comme des avertissements contre le crime et contre l’adoption de mœurs contraires aux valeurs judéo-chrétienne de pureté et de décence. On peut citer Le Faucon Maltais avec Humphrey Bogart, Le Port de l’angoisse avec le même acteur et Lauren Bacall ou le plus emblématique Assurance sur la mort réalisé par Billy Wilder et avec Barbara Stanwyck et Fred McMurray en tête d’affiche
Une femme charismatique dans le mal
Il y a une subversion dans Basic Instinct car Catherine, loin d’être une méchante dans le cadre d’un récit moralisateur, est en réalité la star du récit. Le spectateur se sent happée par cette puissance, cette confiance en soi et ce sourire narquois. Les femmes fatales antérieures se voyaient toujours réduites ou démystifiées à la fin du récit. Catherine reste sublime et sa cruauté n’en est que plus somptueuse. Cette femme est autorisée à être à la fois mauvaise et grande dans la lignée des anti-héros que nous aimons tous.
Catherine Tramell influence la création d’héroïnes féminines subversives
On peut voir dans la lignée de Basic Instinct des héroïnes comme Megan Fox dans Jennifer’s Body, Amy Dunne incarnée par Rosamund Pike dans Gone Girl, Emily Nelson fabuleusement jouée par Blake Lively dans Dans l’ombre d’Emily ou Vilanelle portée par Jodie Comer dans Killing Eve. Ce sont des criminelles cruelles et dérangées qui, loin de repousser, fascinent. On ne peut s’empêcher de jubiler devant leur machiavélisme et leur pouvoir. Elles refusent d’être dominées et dominent les autres, non par la force, mais grâce à leur féminité, paradoxalement. Ce sont des femmes captivantes et on peut voir dans ces figures une indulgence féminine dans le mal. Au lieu d’être plongées dans des récits écrits par d’autres qui les enlaidissent, ces femmes peuvent jouir d’un récit dans lequel elles sont des méchantes charismatiques et habiles. Elles renversent magnifiquement le rapport de force et leur apparente fragilité est une arme.
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