A l’heure où la VR s’est démocratisée, de nombreux joueurs de PS VR oublient que les PlayStation Move qui leur servent de manettes avaient au départ vu le jour pour concurrencer le succès historique de la Wii et relancer Sony sur la voie du casual gaming. Ce mois-ci, Fun Fnac vous replonge en 2010…
Action… Réaction !
En 2010, rien ne va plus chez Sony en matière de gaming ! Tempérons nos ardeurs et n’exagérons rien, le créateur de la PlayStation (entre autres) n’était tout de même pas à plaindre question rentrée d’argent. Mais la firme devait faire face à la révolution provoquée par un concurrent voisin, un certain Nintendo. La raison ? Une console mythique et historique : la Wii.
Lancée en 2006, cette console de septième génération destinée à concurrencer la PlayStation 3 et la Xbox 360 a fait mieux que ça en choisissant – comme souvent chez Nintendo – d’aller occuper un terrain tout nouveau : le casual gaming familial et… en mouvement ! Les célèbres Wiimote destinées à contrôler les mouvements d’un jeu en direct ont ouvert le gaming à un public encore plus large, avec une prise en main intuitive, des concepts de jeu simples et efficaces au design souvent enfantin et régressif.
Résultat de ce succès : la Wii bat de nombreux records (101,63 millions de consoles vendues !) et terrasse ses deux concurrentes directes à la surprise générale. Elle redéfinit surtout la manière de jouer et ouvre, sans le savoir, la voie à une tendance qui s’incarne aujourd’hui dans la réalité virtuelle. La seule solution pour Sony et Microsoft ? Tenter d’occuper ce nouveau terrain de jeu. C’est ainsi qu’arrive en 2010 la PlayStation Move.
La lumière au bout du tunnel ?
Le PlayStation Move, qui a failli s’appeler PlayStation Motion Controller jusqu’au dernier moment, est commercialisé en Europe depuis le 15 septembre 2010, après une présentation un an plus tôt qui a créé une attente importante chez les fans de Sony. Il faut dire que le design est osé ! A mi-chemin entre un micro et un objet de plaisir sexuel dont on préfère taire le nom, le PlayStation Move se caractérise surtout par la boule dont il est surmonté.
Il s’agit d’une fausse ampoule, molle, mais bien lumineuse, de plusieurs couleurs : bleu, jaune, rose, vert, orange… celle-ci change selon la situation. Le PS Move est vendu avec une caméra de détection de mouvement, la PlayStation Eye (digne descendante de la EyeToy de la PlayStation 2). La manette centrale est dôtée d’un accélèromètre et d’un capteur gyroscopique, en plus de la boule molle, ainsi que des touches habituelles des manettes Dual Shock de Sony pour pouvoir tout contrôler directement dessus. A son lancement, un pack comprenant une manette PlayStation Move + la caméra est proposé à 60 euros, la manette seule coûtant 40 euros. Sony propose même une version « fusil » plus adaptée aux FPS un peu plus chère avec une manette de visée. Pas excessif ? Attendez de voir le nombre de jeux disponibles…
Car c’est bien là que le bât blesse ! Si tous les testeurs s’accordèrent pour dire à l’époque que le PlayStation Move avait très certainement le capteur de mouvement le plus efficace du marché, le catalogue de jeux compatibles avec cette nouvelle manette « révolutionnaire » laissait clairement à désirer.
Certes, certains jeux efficaces comme Sports Champions (concurrent direct de Wii Sports) et Start the Party ont permis aux premiers acheteurs de tester les capacités du PS Move, mais leur durée de vie n’était clairement pas suffisante pour justifier un tel achat. Mention spéciale au ping-pong sur Sports Champions tout de même, probablement la meilleure simulation de tennis de table jamais créée sur une console de jeu !
Au lancement de la manette, seuls quelques jeux ont donc permis de tester son efficacité (Kung Fu Rider, EyePet Move Edition…). D’autres titres déjà disponibles sur la PlayStation 3 étaient également compatibles, notamment Tiger Woods PGA Tour 11 et Toy Story 3. Des sorties attendues telles que Heavy Rain, Little Big Planet 2, Killzone 3 ou encore SingStar Dance sont ensuite venues compléter le catalogue du PlayStation Move, mais sans jamais convaincre le grand public de l’intérêt de cette nouvelle manière de jouer au sein du catalogue Sony…
Une seconde vie grâce à la VR
La manette aux capteurs lumineux n’a donc pas du tout convaincu les fans de PlayStation, et encore moins le grand public. Un échec cuisant pour Sony, mais que la firme japonaise a su compenser grâce à une idée brillante et probablement déjà anticipée au moment du lancement en 2010. En effet, les PlayStation Move ont connu une seconde jeunesse grâce à l’apparition du gaming en réalité virtuelle.
Car après la révolution des jeux de mouvements provoquée par Nintendo et sa Wii, la réalité virtuelle a pris le relais en allant encore plus loin dans l’immersion. Sony a fait en sorte de ne pas louper ce virage-là en lançant dès octobre 2016 son PlayStation VR, un casque de réalité virtuelle. Proposé au prix de 400 euros, bien en dessous des offres des concurrents à l’époque, notamment l’Oculus Rift, le succès a été au rendez-vous avec 1 million de ventes après seulement 4 mois. Et quoi de mieux que le recyclage pour rentabiliser un lancement coûteux ?
Sony n’a donc pas hésité à faire de son PlayStation Move, enterré depuis déjà quelques années, le controller officiel du PS VR. La manette lumineuse est toujours vendue au même prix (plus de 10 ans après son lancement !), connaît une seconde jeunesse, mais ne convainc toujours pas.
Et pour cause… Comme le dit si bien le journaliste Laurent Ganne du site VR player, « c’est un peu comme si vous deviez jouer en 3D sur une PlayStation 2 (2000) avec des manettes de Super Nintendo (1990)« . Cela fait donc plusieurs années que les rumeurs d’un PS Move 2 courent sur le web, et Sony semble faire de cette nouveauté une priorité pour confirmer l’accélération de la VR qui devrait connaître encore plus de succès avec l’arrivée de la PlayStation 5. En voilà une idée lumineuse !
Mais malheureusement pour nos PS Move adorées, de nouvelles manettes destinées au PS VR 2 ont déjà été présentées par Sony. Ces petites merveilles vivent donc leur derniers instants dans nos salons. A moins que, comme Sony, vous ne leur trouviez une nouvelle utilité ?