Lost Judgment : notre test de la suite du jeu acclamé de SEGA

Le test Fnac.com

On a testé Lost Judgment sur PS5

Après le succès acclamé d’un spin-off de la série des jeux Yakuza, Judgment revient avec la suite intitulée Lost Judgment. Judgment était sorti en 2019 et a récemment été mis à jour pour une sortie sur PS5 pour obtenir une meilleure expérience mais aussi permettre aux nouveaux joueurs de pouvoir jouer aux deux titres sur la console de nouvelle génération. Nous retrouvons une nouvelle fois Yagami et Kaito, de l’agence de détective Yagami du premier jeu, qui se trouvent impliqués dans une affaire bien plus grande qu’ils n’auraient pu l’imaginer.

L’histoire débute avec les deux partenaires de Kamurocho qui se font appeler par Suguira et Tsukumo et qui ont lancé leur propre agence de détective dans un autre quartier japonais (Ichinjo). Pour une nouvelle affaire qui concerne du harcèlement au sein d’un lycée privé, ils aimeraient avoir l’aide de leurs amis qu’ils tiennent en haute estime. Evidemment, le duo accepte et va prêter ses talents de détectives à cette enquête déjà suspecte, missionnée par un proviseur qui cache quelque chose.

En parallèle, les avocats du cabinet de Genda doivent défendre Akihiro Ehara, un policier qui a été arrêté après avoir tripoté une femme dans les transports en commun. Les images de sa fuite ainsi que de son arrestation ont été diffusées à travers tout le Japon. Cependant, le procès prend une autre tournure lorsque l’accusé révèle les détails d’un meurtre qu’il aurait commis concernant un corps qui venait tout juste d’être trouvé. Comment Ehara pouvait-il savoir que le corps serait trouvé à cet instant précis alors qu’il est emprisonné durant les deux mois suivant ?

Progressivement, un lien se dessine entre les deux affaires : Yagami, Kaito et leurs amis vont devoir faire attention avec cette affaire qui mettra leur vie en péril et qui retournera très rapidement la nation par le questionnement sur le système judiciaire au sujet des questions du harcèlement et des condamnations.

Une enquête peut en cacher plusieurs

Lost Judgment reprend les meilleurs éléments de l’ensemble de la saga des jeux Yakuza avec son intrigue principale et ses enquêtes secondaires, les missions bonus et tous les mini-jeux à disposition. Les mécaniques de combats sont aussi sensiblement les mêmes avec la mise en place de plusieurs styles de combats que l’on peut alterner en fonction de la situation et des adversaires qu’il faut affronter. Les ennemis ont chacun leur importance, avec une, deux ou trois barres de vie et une taille qui peut varier : les voyous de rue n’en ont qu’une, les ennemis un peu plus puissants en ont deux et les boss peuvent en avoir jusqu’à trois et elles sont aussi larges que l’écran.

Si Kiryu avait 4 styles de combat dans les jeux Yakuza, Yagami n’en avait que deux dans le titre précédent : la grue et le tigre. Il en obtient donc un troisième avec ce nouveau jeu : le serpent. Le style de la grue est toujours utile pour s’attaquer à plusieurs personnes lorsqu’un groupe vous affronte, le tigre met l’accent sur la puissance plutôt que sur la vitesse et le style du serpent sert maintenant à désarmer les ennemis tout en attaquant assez rapidement. Tout est donc pensé pour à la fois convenir à toutes les situations mais aussi permettre une plus grande liberté de mouvement pour les jouses et les joueurs alors que Judgment s’écarte des combats au tour par tour de la série Yakuza.

La série s’améliore aussi avec le prolongement de la liberté d’action dans l’histoire : le joueur a le choix de continuer l’intrigue principale ou d’aller vers des missions secondaires qui sont très diverses et variées, s’étalant de sous-intrigues très sérieuses comme la recherche d’un détective véreux à d’autres qui sont un peu plus loufoques comme l’arrestation d’un vieux pervers très athlétique qui utilise un drone pour espionner les filles. Tout ça est faisable grâce à l’obtention de gadgets qui améliorent vos talents de détective, comme l’amplificateur de sons ou le détecteur d’ondes, qui ne sont pas obtenus dès le début du jeu.

À la fois entre intrigue principale et intrigue secondaire, les missions du lycée permettent aux joueuses et aux joueurs d’avoir encore plus d’heures de jeux à remplir et se perfectionner leurs talents de détective mais aussi de danseur et de boxeur. Il faut pouvoir jongler entre la recherche d’indices, la réflexion et apprendre à jouer en rythme. C’est ce qui fait la force de toute cette partie secondaire : l’énorme choix de missions à accomplir et la grande variété de gameplay avec toujours quelque chose de nouveau à découvrir ou à améliorer.

Et qui dit amélioration, dit compétences. En faisant seulement l’histoire principale, le joueur pourra se trouver dans des situations délicates. Il faut donc assez souvent nourrir Yagami, lui acheter des provisions pour régénérer ses points de vie ou lui donner des boosts dans des combats difficiles et surtout, augmenter les capacités du héros : des aptitudes aux nouveaux coups, en passant par des améliorations de statistiques, tout est « payant » avec des points d’aptitudes ou avec des yens. Tout cela vous pousse donc à faire un minimum de missions secondaires pour pouvoir payer tout ça.

Cet argent est d’ailleurs aussi nécessaire pour pouvoir se déplacer, avec deux mini-villes à explorer selon l’avancée de l’histoire. Il faut pouvoir payer le taxi pour gagner du temps sur les déplacements ou payer les améliorations du moyen de transport le plus original : un skateboard qui est offert par Suguira dans les débuts de l’intrigue.

Là où le jeu réussit à constamment nécessiter de la technique de la part des joueurs, c’est l’enquête. Certes, les combats sont une grande partie du gameplay mais Lost Judgment reste avant tout une grande enquête et plusieurs enquêtes annexes qu’il faut résoudre. Tout le long, il faudra faire ses preuves avec les activités et mini-jeux disponibles : choisir une question ou prendre une décision, demander l’aide du chien détective, trouver un indice ou une personne, prendre des photos, crocheter des serrures, poursuivre un suspect et même se déguiser…

Si le joueur n’est pas très explorateur au travers des quêtes annexes, l’intrigue principale trouvera un moyen de lui faire découvrir toutes ces activités annexes comme le lancer de fléchettes, le baseball, la conduite de drône, par exemple. Si l’impact sur l’histoire n’est pas toujours important puisque c’est parfois une façon de faire passer le temps, il est tout de même bon de s’entraîner avec l’intrigue principale pour pouvoir reprendre ces activités plus tard pour réussir à battre son score et obtenir des matériaux spéciaux pour la confection d’extraits offrant des boosts dédiés à toutes les situations.

Mais si un seul élément devait rester au centre du jeu, c’est le même qui est dans notre quotidien en dehors du monde vidéoludique : le smartphone. Toute la gestion est faite depuis le smartphone de Yagami : améliorations, suivi des taches et des dossiers pour retrouver des indices, déguisements, objets à utiliser, taxi, radar à buzz (Chatter) et autres gadgets. Le réseau social Chatter a d’ailleurs eu sa mise à jour avec le radar à buzz qui trouve les tendances montantes dans la ville afin de donner au joueur des quêtes annexes à résoudre.

Lost Judgment s’affirme sur la next-gen

Avec une map aussi massive et un aussi large choix d’emplacements à explorer, il existe encore quelques temps de chargement pour les lieux qui ont une map un peu plus complexe comme le Lycée Seiryu. Ce n’est pas quelque chose de très long et plutôt rare. Très peu d’entrées et sorties d’endroits en ont, mais c’est nécessaire pour pouvoir afficher la nouvelle carte qui change totalement l’environnement du jeu.

Malheureusement, les joueurs qui s’attendent à une révolution avec l’inclusion des sensations et retours sur la manette DualSense de la PlayStation 5 seront déçus. Le jeu loupe cette opportunité mais ce n’est en aucun cas un manque, les vibrations simples suffisent, en plus de l’intrigue prenante et des combats sous haute pression.

Le jeu est disponible en plusieurs langues pour les sous-titres, mais pour les voix, il n’y a que le japonais et l’anglais. Un énorme effort a été mis en place autour de la synchronisation labiale, malgré quelques scènes qui sont toujours en japonais et les quelques cinématiques vidéo, on peut voir une fonctionnalité qui permet une meilleure immersion avec les bouches qui miment les mots qui sortent.

En plus d’avoir des personnages qui sont plus vivants que jamais, notamment avec les comédiens dont ils s’inspirent, c’est tout de même un pêu plus agréable à voir que des lèvres qui bougent de manière aléatoire comme lors d’un doublage de film ou de série.

Conclusion

Ryu Ga Gotoku Studio réussit le pari d’une suite à la fois plus sombre, plus sérieuse mais aussi plus drôle sur certains aspects. Avec une écriture maîtrisée et son histoire très longue, le titre existe pour pouvoir être joué sans avoir besoin de connaître les 14 autres jeux de la série ou les 8 titres de la série principale ou même l’épisode précédent. RGG nous offre un jeu qui peut séduire une nouvelle génération de joueuses et de joueurs et leur montrer qu’ils sont parmi les meilleurs dans leur genre.

L’intrigue principale est longue, parfois un peu lourde pour les joueurs qui n’ont pas l’habitude, mais les misions secondaires sont légères afin de pouvoir changer un peu de ton et de rythme comme une pause pour détendre un peu l’atmosphère. Avec sa carte très large, le jeu permet au joueur à la fois de se balader en plein Tokyo depuis chez soi, même si certains noms de quartiers sont fictifs, mais aussi toujours trouver un combat dans la ville ou d’autres activités si les combats se font trop nombreux.