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Bertrand Tavernier, disparition d’un amoureux du cinéma

25 mars 2021
Par Lucie
Bertrand Tavernier, disparition d’un amoureux du cinéma

Réalisateur et scénariste, Bertrand Tavernier était surtout un cinéphile averti qui n’hésitait jamais à partager son amour pour le cinéma sous toutes ses formes. Le réalisateur de Que la fête commence…, L.627, L’Appât et Quai d’Orsay nous a quittés ce jeudi 25 mars, à l’âge de 79 ans.

Un cinéphile qui prend la caméra

L-horloger-de-Saint-Paul-Blu-RayPassionné de cinéma depuis son plus jeune âge, Bertrand Tavernier entre dans le métier par la petite porte. Il est d’abord critique de cinéma pour plusieurs revues prestigieuses, interviewe les plus grands réalisateurs et à 24 ans, en 1965, il devient l’attaché de presse de Jean-Luc Godard et Stanley Kubrick. Intéressé par la manière dont se fabriquent les films, il est engagé comme assistant de Jean-Pierre Melville sur Léon Morin, prêtre, ce qui lui donne envie de se lancer dans la réalisation à son tour. De fait, il tourne en 1974 L’Horloger de Saint-Paul, son premier long-métrage, sans savoir qu’il va devenir l’un des réalisateurs majeurs du cinéma français. Il obtient pourtant des récompenses majeures pour ce premier essai, comme le Grand Prix du Jury à Berlin.

Un réalisateur éclectique et foisonnant

Quai d'Orsay AfficheAvec près d’une trentaine de films à son actif, en tant que cinéaste et scénariste, Bertrand Tavernier est acclamé notamment par sa manière de changer de style à chaque film, se réinventant sans cesse. On lui doit des films historiques (Que la fête commence…, couronné aux Césars, Le Juge et l’Assassin, Capitaine Conan), de cape et d’épée (La Fille de d’Artagnan), des polars (L.627, Coup de torchon), des adaptations (L’Appât qui fut Ours d’or à Berlin, Madame de Montpensier, Quai d’Orsay), des uchronies (Mort en direct), des drames sociaux (Ça commence aujourd’hui) ou des documentaires (Voyage à travers le cinéma français). Des films souvent engagés dans lesquels il témoigne de sa vision de l’humanité, contre toutes formes d’oppression et d’injustice. Il s’entoure à chaque fois d’une troupe de comédiens fidèles, aux valeurs proches des siennes, tels Philippe Noiret ou Philippe Torreton et reçoit un Lion d’or à Venise en 2015 pour l’ensemble de sa carrière.

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Une encyclopédie vivante du cinéma

Surtout, Bertrand Tavernier ne se contente pas de filmer. Il continue d’écrire pour et sur le septième art, partageant au plus grand nombre ses goûts cinématographiques et ses rencontres au sommet avec les plus grands réalisateurs. C’est ce qu’il retranscrit dans le livre Amis américains : entretiens avec les grands auteurs d’Hollywood qui paraît en 1993, revu et augmenté dans L’Amour du cinéma m’a permis de trouver une place dans l’existence, publié en 2019. Il montre également l’envers du décor dans le récit de tournage Pas à pas dans la brume électrique, racontant dans le détail la conception de son film Dans la brume électrique, sorti en 2009. Et quand il écrit sur d’autres sujets, c’est en conservant la fibre humaniste qui l’anime, tel l’essai La Guerre sans nom : Les appelés d’Algérie 54-62. Le cinéma français vient de perdre un grand artisan aussi prolifique que cultivé.

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Article rédigé par
Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
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