Il y a plus de 12 ans, un nouveau genre d’appareils photo voyait le jour : les compacts à objectifs interchangeables, nommés hybrides. Dépourvus de miroir, cette gamme d’appareil est capable d’afficher des mensurations plus raisonnables que les Reflex tout en proposant la même polyvalence niveau changements d’objectif et de focale. Mais sans miroir, comment se passe la visée ? Reflex ou Hybride, on vous refait le match !
- – Le type de viseur
- – La qualité des images
- – La prise en main et l’ergonomie
- – La réactivité
- – L’autonomie
- – Le parc optique
Le type de viseur
La différence majeure entre l’appareil Reflex et l’Hybride provient du type de visée.
L’appareil photo Reflex tire son nom de sa visée. Par un jeu de pentaprisme ou de penta-miroir, le photographe voit à travers l’œilleton ce que voit l’objectif de l’appareil. Lors de la prise de vue, le miroir se relève pour que la lumière arrive sur le capteur permettant l’enregistrement de l’image. Le claquement ainsi produit participe au plaisir de photographier.
Dans le cas d’un appareil Hybride, la conception est différente. En effet, ce dernier n’adopte pas de miroir et doit donc se passer de visée optique. Pour pallier à cela, la plupart des Hybrides adoptent un viseur électronique. Ce dernier est un petit écran logé dans un œilleton. Il a l’avantage de montrer l’image telle que l’appareil la voit. En jouant sur les réglages d’ouverture ou de vitesse, le photographe voit directement l’influence de ces derniers dans le viseur. Il s’agit du fameux « What you see is what you get » : vous obtenez ce que vous voyez. Ainsi, pas de surprise à la prise de vue, l’image est conforme à ce qu’on voit avant d’appuyer sur le déclencheur.
En revanche, les viseurs électroniques ne présentent pas que des qualités, notamment sur les appareils d’entrée de gamme. Ces derniers peuvent parfois se montrer trop peu définis ou pas assez fluide pour offrir une visée confortable.
La qualité des images
La question que beaucoup de photographes se posent concerne la qualité des images obtenues avec un Reflex ou un Hybride.
Quand on parle de qualité d’image, on met souvent en cause le capteur, chargé d’enregistrer les photons. Les Reflex embarquent d’office un capteur APS-C ou la version plus grande, 24 x 36 mm. Cela correspond en fait à un film argentique.
Les Hybrides suivent le même modèle. Il est même possible d’opter pour le format un peu plus atypique du micro 4/3, que les photographes de reportage ou de street-photography affectionnent particulièrement. En termes de performances et de qualité, il n’y a pas de réelle différence entre les deux catégories. Les deux présentent un excellent niveau de détail et des performances en basse lumière à faire pâlir n’importe quel smartphone photo.
Si votre critère majeur est la qualité des images obtenues, alors, vous pouvez opter pour l’un ou pour l’autre. D’autant plus que de nombreux Reflex et Hybrides partagent le même capteur !
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La prise en main et l’ergonomie
Critère essentiel pour de nombreux photographes, l’ergonomie de l’appareil peut se montrer réellement différente entre nos deux belligérants.
Côté poids et encombrement, l’absence de miroir et de système de visée optique permet aux Hybrides d’afficher des mensurations plus attrayantes que les Reflex. Les utilisateurs à la recherche d’un maximum de compacité seront donc attirés par un appareil Hybride. Il sera ainsi plus agréable de porter son appareil photo autour du cou. Si vous ne voulez pas d’un appareil trop lourd, c’est vers là qu’il faut se tourner !
Par contre, les appareils Hybrides haut de gamme restent assez encombrants et se rapprochent du gabarit de certains Reflex. Pratique, un petit gabarit peut en revanche poser problème pour les utilisateurs qui ont de grandes mains ou qui préfèrent sentir leur appareil et le tenir fermement. Surtout si on y monte un lourd téléobjectif, la stabilité devient primordiale. Pas de secret, le plus simple reste de se rendre en magasin et d’essayer chaque modèle pour se faire une idée.
En général, le gabarit des Reflex autorise une meilleure préhension et une synergie avec les focales les plus longues et lourdes.
La réactivité
Quatrième critère essentiel : la réactivité. Un critère de choix évident pour les appareils photo est celui du temps d’exécution. On peut ainsi mesurer deux facteurs : la mise en tension, et la vitesse de mise au point.
L’un des gros avantages du Reflex est de proposer une mise en tension extrêmement rapide. Le moment entre l’allumage de l’appareil et la première photo est très court, idéal pour ne pas rater le moment clé.
Bardés d’électronique, les appareils Hybrides nécessitent un temps plus long pour se mettre en branle. Les appareils les plus haut de gamme et les plus onéreux parviennent à régler ce problème, mais les appareils les plus accessibles sont bien plus lents.
Selon votre pratique et votre budget, il peut être judicieux de s’orienter vers un Reflex d’entrée de gamme qui saura se montrer suffisamment véloce pour ne pas manquer le moment crucial.
Au niveau de l’autofocus, le constat est sensiblement identique. De par sa visée reflex, les appareils à miroir adoptent des modules de mise au point automatique. Cela fonctionne par collimateurs, ces petits carrés et points que vous voyez dans votre viseur ! On ne peut faire la mise au point qu’en plaçant le sujet sur l’un de ces collimateurs. Ces derniers sont souvent placés au centre de l’image et couvrent une zone plus ou moins étendue selon les modèles.
En arrivant sur le marché, les Hybrides ont bouleversé ce mode de fonctionnement. La mise au point s’effectue directement depuis le capteur, ce qui rend l’autofocus efficace sur la quasi-totalité de l’image. En contrepartie, cette mise au point se fait plus lentement. Dans votre choix, une fois de plus, tout dépend de votre usage. Les photographes de sport ou d’action préfèreront une vitesse maximale et s’orienteront vers les appareils Reflex.
A noter que les Hybrides les plus performants peuvent se montrer également très véloces. La différence de vitesse devient presque imperceptible à l’utilisation. Mais il ne faut pas oublier le critère du prix, car la facture peut alors monter à plusieurs milliers d’euros. Si votre budget est plus restreint, un Reflex fera donc des merveilles pour offrir une image parfaitement nette au cœur de l’action.
L’autonomie
Amateurs de voyages, de reportage ou de longues séances de shooting, il est impossible de passer à côté de l’autonomie d’un appareil au moment de l’achat.
L’électronique présente dans les hybrides a beau être plaisante à l’utilisation, il n’y a pas que des avantages. En effet, cette dernière se montre particulièrement énergivore. Sur l’ensemble des Hybrides existant, rares sont ceux capables d’aligner plus de 600 clichés en une charge.
Du côté des Reflex, le constat est nettement plus flatteur puisqu’ils sont nombreux à être capable d’enregistrer plus de 1 000 images sans recharger la batterie. Ce seul critère peut, selon l’utilisation, à lui seul, orienter le choix vers un appareil à miroir.
Il est cependant possible d’acquérir des batteries additionnelles pour l’un comme pour l’autre. Ainsi, si votre appareil arrive à bout de souffle, vous pourrez profiter d’une autonomie étendue.
Le parc optique
Dernier critère essentiel : le parc optique. Car le nombre d’objectifs disponibles sur le marché et compatible avec votre boitier a une importance capitale dans votre choix final !
Fort de dizaines d’années d’utilisation, les appareils Reflex disposent à ce jour d’un parc optique gigantesque. Quel que soit votre besoin, il existe un objectif répondant à vos critères.
Plus jeunes, les Hybrides n’ont encore qu’une offre limitée. Les objectifs essentiels sont bien présents au catalogue mais certaines pratiques nécessitent d’autres cailloux spécifiques. Heureusement, de nombreux constructeurs proposent des bagues d’adaptation permettant de monter sur votre Hybride un objectif initialement prévu pour les appareils Reflex.
Sony par exemple. La marque japonaise offre à travers des constructeurs tiers la possibilité de monter sur ses appareils Alpha des objectifs venant d’autres marques. Si cela nuit un peu à la compacité de l’ensemble, la polyvalence n’en est que décuplée. Si vous venez d’un Reflex et que vous possédez déjà plusieurs objectifs, il vous sera ainsi toujours possible de les utiliser sur votre nouvel appareil.
Difficile donc de privilégier le Reflex par rapport à l’Hybride sur ce critère, en sachant qu’il est possible de monter presque n’importe quel objectif sur votre appareil.
Sur le segment haut de gamme, il est difficile en 2021 de recommander un Reflex plutôt qu’un Hybride. Certains critères comme la prise en main sont très subjectifs, mais en ce qui concerne les performances, l’Hybride est capable des mêmes prouesses, voire même de surclasser son adversaire, à part sur le critère de l’autonomie.
Reste que pour les bourses plus modestes, l’appareil Reflex présente une alternative à la fois plus évidente pour un débutant, plus endurante et plus véloce. Les Hybrides d’entrée de gamme présentent souvent des défauts importants. Un viseur trop peu défini et peu agréable à l’utilisation ou une prise en main approximative par exemple.
Rédaction:
Maxime, expert photo
