Artiste connue et reconnue dans le monde de la musique, Jeanne Cherhal rejoint les rayons de la librairie avec son recueil intitulé À cinq ans, je suis devenue terre à terre publié aux éditions Points dans la collection Le Goût des mots. Un objet littéraire non identifié comme on les aime ! Jeanne Cherhal vous en dit plus…
Vous publiez votre livre dans la collection Points Goûts des mots. Qui vous a transmis cet amour des mots ?
Jeanne Cherhal : « L’amour des mots, j’ai l’impression que je l’ai toujours eu. Étant petite, je me souviens qu’à l’école primaire, ce que j’adorais, c’était faire des rédactions, c’était vraiment un moment de plaisir. J’adorais ça : « Racontez votre dimanche dernier », « Racontez l’anniversaire de votre grand-mère ». Je prenais toujours du plaisir à écrire, à être dans le récit. Et je me souviens que mon instit’, dont je parle d’ailleurs dans le livre (Soeur Marie-Paule) la pauvre, m’avait dit que j’avais trop d’imagination, ça ne m’avait pas fait plaisir !
Quel mot dans votre livre pourrait faire l’objet d’une chanson ?
Peut-être un mot inventé, le seul mot inventé du livre qui est le mot « Amitour« . Un mot qui désigne un sentiment hyper fort, mais qui est entre l’amitié et l’amour, voilà, c’est l’amitour. J’ai l’impression que ça pourrait être un beau titre de chanson. C’est une amitié que je partage avec un ami depuis une vingtaine d’années, c’est mon amitour.
Quel mot regrettez-vous d’avoir omis dans cet objet littéraire non identifié ?
Il y a quelques mots dont j’ai commencé l’explication, enfin la définition, et je les ai abandonnés en route, je pense notamment au mot « soeur« . J’aurais vraiment aimé réussir à aller au bout et je n’ai pas réussi, je n’ai pas trouvé l’angle, quelquefois comme ça, j’ai pris un chemin… Il y a « rouge » aussi, j’aurais bien aimé écrire quelque chose sur le mot « rouge« , tout ce q’uil m’évoque, c’est une couleur importante pour moi. Je n’ai pas réussi mais ce sont les mots qui se sont imposé à moi aussi.
Un film, un roman, une chanson qui provoquent « la chiale » chez vous ?
Alors oui, la chiale pour moi, c’est vraiment lié à l’émotion artistique, au plaisir artistique, la chiale la plus récente qui me vient en tête, c’est un film de François Ozon que j’ai vu très récemment, son dernier film, Été 85, qui est magnifique, qui m’a mis une chiale. J’étais toute seule à la regarder chez moi, et heureusement d’ailleurs, parce que j’ai été obligée d’arrêter le film tellement j’étais prise, enfin je sanglotais vraiment ! Pour moi, c’est vraiment un état de grâce, d’arriver à ça avec un objet artitistique, je trouve ça magnigfique.
Pourriez-vous nous lire un extrait du mot « scène » dans votre ouvrage ?
Alors, « Scène », la fin du texte : En tant que mot, Scène s’impose en cinq lettres impeccables. Le S et le C savamment imbriqués annoncent d’emblée que ça va être plus compliqué et plus excitant que ça en a l’air : ce n’est pas la Cène, sauterie à l’ambiance tout relative et encore moins la saine, qui respire l’ennui avec son fenouil bio. L’accent grave sur le E toise tout le monde en rappelant que c’est quand même un tout petit peu grec cette histoire, et que Scène est en droit de se prendre pour Hermès, Homère ou Damoclès gratis. Ainsi, grâce à l’accent, un simple N (et jamais un seul M) suvi d’un E final qui rappellera quant à lui que c’est quand même un tout petit peu féminin, cette histoire. Bref, scène, ça a de la gueule.
Un mot pour les lecteur de la Fnac ?
Pour moi, la Fnac, c’est d’abord des souvenirs de mini-concerts, ça me sert un peu le coeur de penser à ça, mais la Fnac, c’est vraiment lié à ça, à la relation directe avec les gens, dans des forums tout petits, un public qui est à 1 mètre 50 de vous, et je trouve merveilleux qu’il en existe encore, il y en a sans doute de moins en moins en France, mais c’est un endroit qui est dédié à la culture à l’ouverture d’esprit et j’invite tous les lecteurs et les lectrices de la Fnac, à envahir, en respectant les gestes barrières, les rayons livres et puis les rayons disques aussi ! »
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Parution le 1er octobre 2020 – 156 pages
À cinq ans, je suis devenue terre à terre, Jeanne Cherhal, Points Goût des mots sur Fnac.com