L’écrivain Roger Borniche vient de nous quitter ce mardi 16 juin, à l’âge vénérable de 101 ans. On lui doit nombre de romans noirs dont certains portés à l’écran et qui retranscrivent sa carrière trépidante d’inspecteur de police et de détective privé, qui lui a permis d’arrêter certains des plus grands malfrats du XXe siècle.
Un polar au quotidien
Après un début de carrière comme chansonnier, Roger Borniche entre dans la police pendant la Seconde Guerre mondiale, échappant ainsi au Service du Travail Obligatoire. Refusant de servir sous le régime de Vichy, il démissionne et réintègre la police en 1944, en tant qu’inspecteur de la Sûreté nationale, pendant une douzaine d’années. Il en profitera pour interpeller plus de 567 malfaiteurs, dont certains faisaient partie des bandits les plus recherchés dans l’Hexagone. Et ce, sans avoir jamais tenu une arme lui-même.
On lui doit ainsi l’arrestation de l’ennemi public n°1 Émile Buisson en 1950 ou de René la Canne et Pierre Carrot en 1951. En 1956, il quitte définitivement les forces de l’ordre pour devenir détective privé, ouvrant une agence spécialisée dans les fraudes aux assurances et quelques années plus tard, il se prend au jeu de l’écriture.
Des romans noirs plébiscités
Roger Borniche se lance tout d’abord dans la rédaction de ses plus grandes affaires qu’il romance à sa manière. C’est ainsi qu’en 1973 paraît Flic story : l’implacable duel entre un tueur impitoyable et un policier pas comme les autres, puis l’année suivante, René la Canne : la pathétique partie d’échec entre un cerveau du banditisme et un policier plein d’imagination.
Après Le Gang (l’histoire de Pierrot-le-Fou…), en 1975, il s’adonne entièrement à l’écriture de polars proprement dits, avec un succès croissant, que ce soit Le Play-Boy, L’Indic, L’Archange ou Le Gringo (Chasse à l’homme à Rio). En tout, ce sont plus de 28 ouvrages qui sortent régulièrement jusqu’en 1999, date de parution de son dernier livre, Dossiers très privés qui succède à des titres tels que Frenchie, Le Coréen, ou Le Privé.
Des adaptations au cinéma inoubliables
Dès son premier livre, il suscite l’intérêt du cinéma. C’est ainsi qu’en 1975, on découvre Flic Story de Jacques Deray, adapté de son histoire, où Roger Borniche est incarné par Alain Delon, Émile Buisson et Jean-Louis Trintignant.
En 1977, c’est cette fois-ci son arrestation de René la Canne qui trouve les honneurs du cinéma, avec le film éponyme René la Canne de Francis Girod. Le malfrat est interprété par Gérard Depardieu, tandis que Michel Piccoli joue avec conviction un inspecteur inspiré de l’auteur.
Enfin, en 1983, sort L’Indic de Serge Leroy, d’après le roman de Borniche, avec Daniel Auteuil et Thierry Lhermitte.
Nul doute que d’autres adaptations verront le jour, ou au moins un biopic, tant la vie trépidante de Roger Borniche mériterait d’être portée sur grand écran. Affaire à suivre…