Resident Evil Village : notre test et toutes les infos sur le huitième opus de la série !

On a testé pour vous Resident Evil Village

Disponible depuis le 7 mai 2021 sur PC et consoles, Resident Evil Village est incontestablement l’une des sorties les plus attendues de ce premier semestre. Le huitième opus de la saga fondatrice du genre survival-horror s’annonce comme la suite directe de l’épisode précédent, Resident Evil 7 : Biohazard, et continue donc d’installer la vue à la première personne comme un nouveau standard.

Lumière éteinte, casque vissé sur les oreilles, on est parti pour retrouver ce bon vieux Ethan Winters, qui devrait, selon toute vraisemblance statistique et analyse de karma, couler enfin des jours heureux bien mérités après les horreurs qu’il a vécu. Spoiler, en fait, bof.

Les malheurs d’Ethan Winters

Si vous n’avez pas joué à Resident Evil 7, pas de panique. Un bref résumé de ce qu’il s’est passé en Louisiane pour Ethan et sa femme Mia est proposé avant de se lancer dans l’aventure. Et si vous n’avez jamais touché au moindre opus de la série de Capcom, il n’y a pas de raison de paniquer non plus.

Dans Resident Evil, ce n’est certainement pas la complexité du scénario qui fait le plus peur, et la séquence d’introduction qui illustre un conte horrifique que raconte Mia a son bébé Rose participe déjà à poser une certaine ambiance… Mais après tout, on est en famille, dans une maison chaleureuse, et la douce odeur d’un bon dîner commence à envahir le salon, signe qu’il est temps de mettre Rose au lit pour se retrouver entre adultes autour d’un bon verre de vin. Si le traumatisme de ce qu’il s’est passé il y a trois ans dans la vie du couple n’est visiblement pas estompé, l’ambiance est à la reconstruction, pas à pas, d’une vie normale.

Oui mais voilà, visiblement, Ethan Winters n’a pas le droit au bonheur, et son nouveau havre de paix se retrouve en un instant saccagé, alors qu’un personnage bien connu des fans de la série débarque en trombe pour lancer l’intrigue. Rose est enlevée, et vous allez devoir partir à sa recherche, dans le fin fond de l’Europe de l’est, qui de l’eldorado attendu par le couple comme un nouveau départ, s’est rapidement transformé en enfer.

S’il y a enfer et enfer, celui-ci est froid, blanchi par une neige qui contraste avec le sang séché qui s’accumule partout entre les différentes bâtisses au style gothique abandonnées. Vous voilà dans le fameux Village, qui non content d’être à la fois le titre et le numéro du jeu, par un subtil jeu de police d’écriture, est à considérer comme un personnage central.

Outre les affreux lycans, sorte de loups-garous infectés que vous allez devoir combattre, ou fuir, tout au long de l’aventure, vous croiserez rapidement dans ce Village certains habitants. Terrifiés, retranchés dans ce qui reste de leurs maisons, ils se demandent si la Mère Miranda, à qui ils vouent un culte religieux transcendant, ne les a pas abandonné à leur sort, elle qui les a toujours protégé des atrocités de la région. Puisqu’elle a l’air de plus ou moins tout chapeauter par ici, et qu’une sorcière locale nous le confirme sans tergiverser, subtilité scénaristique oblige, nous voilà parti à la recherche de la patronne du coin, qui est donc à l’origine de l’enlèvement de Rose, dans le fameux Château qui surplombe le Village.

On fouille, on se fait peur, on re-fouille

Sur la route du Château, une rencontre va rapidement nous permettre de découvrir une nouveauté en matière de gameplay. Duke, un marchand d’armes qui n’a d’ambulant que le titre plutôt que la carrure, sera l’un de vos plus grands alliés dans cette aventure. Comme dans Resident Evil 4, vous pourrez acheter auprès de lui de nouvelles armes, des remèdes et autres plats qui amélioreront votre santé, mais également améliorer votre équipement, en augmentant la capacité d’un chargeur, par exemple. S’il ne vous ouvrira pas sa veste comme un vendeur d’organes, vous trouverez d’autres références, notamment dans certaines de ses répliques, à son illustre prédécesseur de Resident Evil 4.

Grâce à Duke donc, vous trouverez de quoi garnir votre inventaire, qui fonctionne par un système de cases qui rappellera plusieurs épisodes de la saga. Si celui-ci sera donc limité en termes de place disponible, ça ne concernera pas les objets de quêtes et autres outils indispensables que vous aurez toujours sur vous, sans limite de stock. Sa gestion est donc simple et intuitive, ce qui est clairement un bon point tant la tension ambiante ne vous laisse pas vraiment le temps de faire du rangement.

Car si ce Resident Evil Village est résolument tourné vers l’action, il ne laisse pas de côté ce qui fait le charme de toute aventure horrifique : vous allez devoir dénicher un peu partout de quoi survivre. Des bouts de ferrailles qui deviendront des munitions ou des plantes qui deviendront des potions, il faudra bien fouiller votre environnement, après avoir nettoyé la zone à coup de balles dans la tête des ennemis.

Ce rythme, qui alterne les phases d’action aux phases d’exploration, est plutôt bien équilibré, et ne laisse pas retomber la tension. Car même lorsqu’on s’applique à méticuleusement explorer chaque recoin à la recherche d’une munition ou deux, l’ambiance sonore nous rappelle que le danger n’est jamais loin, et qu’il vaut mieux garder son arme chargée en prévision de la suite.

En termes d’armes d’ailleurs, on est plutôt gâté, avec un arsenal bien fourni, tout au long du jeu. Le bestiaire lui aussi, est bien plus impressionnant que dans l’épisode précédent. Lycans, vampires, loups-garous, zombies… Capcom a secoué la boîte à monstres et a touché le jackpot. De quoi rendre le gameplay d’autant plus riche, puisque chaque type d’ennemis à sa propre faiblesse, qu’il faudra exploiter pour mieux s’en sortir.

D’une manière générale, l’environnement est bien sûr au cœur du gameplay. Pour l’exploration et la recherche de composants, mais aussi pour le combat, puisque vous pourrez massacrer plusieurs monstres d’un coup en tirant d’un des barils de poudre, les aveugler grâce à des sacs de farine, ou encore vous barricader en lieu sûr en poussant des armoires contre les portes. Au fur et à mesure, votre maîtrise des lieux devrait vous encourager à choisir la fuite plutôt que la bagarre, même si ce n’est jamais obligatoire.

Une ambiance exceptionnelle 

Se plonger dans un Resident Evil, c’est d’abord se plonger dans une ambiance. Aussi, on vous recommande chaudement de mettre toutes les chances de votre côté pour être embarqué, en vous équipant d’un bon casque, en vous plongeant dans le noir et en demandant poliment à votre téléphone de vous notifier le plus discrètement possible de ce qu’il se passe dans le monde réel. Un investissement qui en vaut vraiment la peine, tant Resident Evil Village est une réussite totale sur ce plan.

Et si les décors sont sublimes – nous y reviendrons – c’est probablement d’abord l’ambiance sonore du titre qui mérite d’être soulignée. Elle participe grandement à fixer le rythme de votre aventure, en vous gardant systématiquement à l’affût de ce qu’il se passe autour de vous. Le Village, qui n’est pas un monde ouvert à proprement parler, offre cependant une profondeur de champ qui vous permet de distinguer, entre deux feuillages, d’où viennent les cris que vous entendiez depuis plusieurs minutes. Ce sentiment d’être perpétuellement cerné par l’horreur vous encourage à la prudence, et vous rappelle à la vulnérabilité qui caractérise notre héros.

Concernant l’environnement visuel, c’est d’abord la variété qui est frappante. Dans Resident Evil Village, vous passerez beaucoup de temps dans ce fameux Village, et donc en extérieur, de nuit comme de jour. Mais il est probable que vous n’oublierez jamais votre première entrée dans le château, qui après une bonne heure passée à crapahuter dans la neige en évitant de marcher dans les cadavres, vous offrira l’intense chaleur du luxe de ses décors sublimes.

Une richesse bluffante dans la composition, des moulures dorées jusqu’aux différents objets disposés un peu partout sur le mobilier d’époque, qui devrait vous encourager à ouvrir le moindre tiroir. Resident Evil oblige, attendez-vous aussi à vous retrouver dans de nombreuses caves et couloirs exigus, la carte de la claustrophobie se révélant toujours aussi efficace, d’autant qu’elle est utilisée avec parcimonie par Capcom.

Ce test a été réalisé sur PS4 fat. L’occasion de confirmer les merveilles dont le RE Engine est capable, puisque le jeu tourne parfaitement bien. Bien sûr, les effets de lumière sublimes que peut apporter le Ray-Tracing sur PS5 et Xbox Series, sont un argument supplémentaire à la beauté globale du titre. Mais si vous n’avez pas encore eu la chance de passer à la next-gen, rien ne vous empêche de profiter de Resident Evil Village. D’autant que la mise à jour vers la version améliorée sera disponible gratuitement dès que vous aurez changé de matériel.

En définitive, ce Resident Evil Village, huitième du nom, est une vraie réussite. Fidèle aux codes de la série bien que probablement un peu plus tourné vers l’action, il se présente comme une belle suite de Resident Evil 7, sans pour autant apporter une véritable révolution. Au niveau de l’ambiance, on est clairement dans ce qui se fait de mieux en matière de survival-horror, ce qui devrait ravir les fans de la série, et probablement permettre de conquérir un nouveau public.