En 2020, on commémore les 120 ans de mort du romancier, poète, dramaturge et dandy Oscar Wilde. Si l’auteur reste autant plébiscité, c’est grâce à ses œuvres intemporelles, ses citations exquises et piquantes, ainsi que son existence de libre penseur et jouisseur de la vie, en avance sur son temps.
La vie d’Oscar Wilde est digne d’un roman. Ou d’un film. Ce n’est pas pour rien qu’elle a déjà été adaptée au cinéma (Oscar Wilde, avec Stephen Fry et Jude Law).
Entre grandeur et décadence, opulence et misère, dandysme et scandales, Oscar Wilde était tout et son contraire, vivant tapageusement, aimant librement, mais payant pour ses excès dans une Angleterre trop puritaine. Condamné pour son homosexualité, il ne s’en relèvera jamais. Ses textes évoluaient au sein de deux courants littéraires contradictoires dont il fit une force : l’esthétisme où la beauté prédomine et le décadentisme, où le déclin est de mise.
Et on lui doit des citations inoubliables et actuelles : « Pour être populaire, il faut être médiocre » ou encore « L’homme peut croire à l’impossible, il ne peut jamais croire à l’improbable ».
Pour celles et ceux qui ne seraient guère familiers de son écriture, voici quelques ouvrages à lire en priorité…
Le Portrait de Dorian Gray
Dorian Gray, un dandy londonien obsédé par sa jeunesse et sa beauté, est fasciné par son propre portrait. Tant et si bien que ce dernier vieillit à sa place et laisse Dorian conserver sa jeunesse. Mais un tel pouvoir à un coût : l’âme du jeune homme devient de plus en plus corrompue, au fur et à mesure que son portrait s’enlaidit.
Paru en 1890, Le Portrait de Dorian Gray est sans doute le roman le plus célèbre d’Oscar Wilde, mainte fois adapté en pièces, ballets, séries télévisées (dont dernièrement Penny Dreadful) et films.
Un roman influencé par Pétrone, Théophile Gautier et Balzac, dans lequel Wilde décrit le monde de la noblesse victorienne avec un certain cynisme et détachement.
L’Importance d’être Constant
Deux amis gentlemen, Algernon Moncrieff et Jack Worthing s’inventent des amis imaginaires l’un Constant, l’autre Bunbury, afin d’échapper à leurs obligations familiales et sociales. Tel est le point de départ de la comédie L’Importance d’être Constant, dernière pièce de Wilde écrite en 1895, où l’on retrouve théâtre classique façon Marivaux et théâtre de boulevard à la Feydeau, le tout, doublé d’une ironie toute britannique et nourri de répliques cinglantes comme autant d’aphorismes, passées à la postérité (« Le premier devoir dans la vie, c’est la santé »).
Le Fantôme de Canterville
Oscar Wilde a accédé à la notoriété par ses pièces, mais aussi ses nouvelles teintées de fantastique, telles Le Fantôme de Canterville, parue en 1887, où un fantôme ne parvient pas à effrayer la nouvelle famille américaine qui s’installe dans sa demeure. Au contraire, il les amuse. Il finit par devenir l’ami et confident de la jeune Virginia.
Sans doute la nouvelle la plus connue de Wilde adaptée dernièrement au cinéma par Yann Samuell, avec Audrey Fleurot et Michaël Youn.
De Profundis
De sa prison, Oscar Wilde rédige en 1897, une lettre à son amant Alfred Douglas, dans laquelle il fait part de leur histoire, de ses nouvelles conditions de vie et n’hésite pas à se comparer au Christ.
De Profundis est l’œuvre crépusculaire de l’homme Wilde, où se dessinent encore les contours du dandy vaniteux Oscar.
Le Crime de Lord Arthur Savile
Nouvelle parue en 1887, Le Crime de Lord Arthur Savile est la première satire de la noblesse victorienne. On y retrouve un lord qui se fait lire dans la paume de la main par un chiromancien lui révélant qu’il deviendra l’auteur d’un crime. Croyant que c’est là son destin tout tracé, Lord Savile décide alors de passer à l’acte.
Une nouvelle cynique, drôle et totalement impertinente, qui fait tout le sel de l’écriture d’Oscar Wilde.