Véritable phénomène dans le roman français, Aurélie Valognes a su se démarquer dans l’univers (pas facile) de l’auto-édition. Aujourd’hui, elle revient avec nous sur son grand succès et nous en dévoile plus sur ses créations et ses petits bonheurs simples… Entretien !
1. Comment expliquez-vous le succès de Mémé dans les orties ?
Aurélie Valogne : C’est vrai que le succès de Mémé dans les orties a été assez dingue. Je pense que si j’essayais de le refaire aujourd’hui, j’en serais bien incapable. Je ne l’ai pas prévu, j’ai commencé par m’auto-éditer et j’avais espéré toucher 10 ou 100 lecteurs. Et là, quand on voit qu’on dépasse le million de lecteurs, c’est juste extraordinaire ! Donc je ne sais pas comment l’expliquer. Je sais que ce qui a marché, ça a été le bouche-à-oreille, les lecteurs se sont emparés du livre et l’ont recommandé à tous leurs proches, amis et familles. En ça, je pense que si le livre n’avait pas été bon, il n’aurait pas eu ce succès mais maintenant il existe de très bons livres qui n’ont pas ce succès-là donc je ne saurais pas forcément donner les raisons d’un tel engouement mais je suis, forcément, très contente.
2. Quelle est la principale source d’inspiration de vos comédies littéraires ?
La principale source d’inspiration de mes romans, je dirais que c’est surtout la vie quotidienne, mes observations. J’écris dans les cafés donc je regarde autour de moi, je lis beaucoup les journaux, tous les jours, et je fais ma petite revue de presse. Et puis, ma famille aussi m’inspire énormément, les relations notamment avec mes grands-parents sont clés pour moi. Je suis un peu une éponge, j’absorbe ce qui se passe autour de moi et j’essaie de repérer les injustices, ce qui me dérange et je pars toujours de ça pour inventer une nouvelle histoire, en faisant en sorte, bien évidemment, que ça se termine mieux dans le roman que dans la vraie vie.
3. Quel a été votre déclic pour commencer à écrire ?
J’ai eu plusieurs déclics qui m’ont poussés à écrire. J’ai perdu une cousine de mon âge qui n’avait même pas trente ans et donc ça forcément ça nous met une claque extraordinaire parce qu’on se rend compte… On dit souvent que la vie peut s’arrêter du jour au lendemain. Là, c’est une réalité, la vie s’arrête. Et donc à ce moment-là on se pose la question : « Est-ce que j’ai accompli le rêve de ma vie ? » et « Quel est-il ? . Et en fait, très rapidement, je faisais des espèces de cauchemars où je voyais ma tombe marquée « écrivain », je crois que le message a été assez clair et je me suis mise à écrire.
4. Quels sont vos conseils ou ingrédients miracles pour un livre réussi ?
Je pense que le seul conseil que l’on peut vraiment retenir, c’est de se dire : « Mais si je m’ennuie déjà en écrivant, il y a très peu de chance que quelqu’un soit intéressé à le lire. » Pensez aussi à votre plaisir d’écriture qui rendra le plaisir du lecteur encore plus grand.
5. Comment travaillez-vous les couvertures et les titres de vos romans ?
J’ai commencé par l’auto-édition donc effectivement le soin au texte était très important mais ne s’arrêtait pas au point final. Donc j’ai toujours eu une attention particulière pour le choix du titre, de la couverture… Ce que je continue à faire aujourd’hui, au sixième roman, c’est également le cas. Je veux faire en sorte que le roman et la couverture d’un roman communiquent l’émotion qu’on retrouve dans le livre et qui correspondent aussi à ma personnalité.
6. Quel est le secret d’un bon titre ?
Je n’ai pas les secrets des bons titres sinon, je n’aurais pas choisi Mémé dans les orties qui n’est quand même pas le titre le plus poétique du monde. Maintenant, j’avais envie à l’époque de parler de la relation jolie que j’avais avec mon grand-père qui emploie à tout bout de champ ces expressions vieillottes. Donc quand j’ai cherché un titre, j’ai choisi Mémé dans les orties qui est la version raccourcie de « Il ne faut pas pousser mémé dans les orties », qui est son expression préférée. Mais donc non, sur les bons titres, je pense qu’il faut demander conseil à d’autres.
7. Quand viendra l’âge, quelle grand-mère souhaitez-vous devenir ?
J’espère un jour être grand-mère ! En vrai, j’ai l’impression que ma vie va s’arrêter bien avant. Mais j’aimerais être une grand-mère comme Béatrice dans Mémé dans les orties, quelqu’un qui malgré le grand âge a envie d’apprendre, a encore la curiosité tous les jours et puis qui partira, comme ça, sur son lit, heureuse et entourée.
8. Comment concevez-vous la retraite idéale ?
Je ne conçois pas la retraite idéale. Je crois que les gens de ma génération ont du mal à se projeter sur une retraite et encore moins idéale. Je crois qu’aujourd’hui je vis chaque journée comme si j’étais déjà à maximiser les journées qui me restent, comme si j’avais des journées de retraité donc en fait, ma vie d’aujourd’hui ne sera pas différente, je pense, de ma vie de retraité. Je ferai passer mes plaisirs avant beaucoup de contraintes.
9. Êtes-vous de nature optimiste ?
Je suis de nature extrêmement optimiste, voire naïve…
10. Avez-vous un conseil pour reprendre sa vie en main ?
Je n’ai pas de conseil à donner pour reprendre sa vie en main, je n’en sais strictement rien. Par contre, j’adore citer cette phrase de Jean-Claude Duss dans Les Bronzés : « Oublie que tu n’as aucune chance, vas-y, fonce, sur un malentendu ça peut marcher. » Ça marche toujours de citer Les Bronzés et j’adore cette phrase !
11. Quelle est la couleur qui vous représente ?
Je n’ai pas de couleur préférée ! Je pense que la couleur qui me représente est une couleur un peu chaude, un peu solaire, donc j’imagine bien du jaune ou du rouge.
12. Quel est votre mot préféré ?
S’il y en avait un que je devais me faire tatouer sur la peau, ça serait « liberté ».
13. Si vous étiez un personnage de roman, qui seriez-vous ?
Je serais Martin Eden.
14. Si vous étiez une histoire, en 5 mots ?
Si j’étais une histoire, je serais Le Vilain Petit Canard. Je ne sais pas si ça fait cinq mots. Le-Vilain-Petit-Canard. Presque !
Hum… Si j’étais une histoire… Qu’est-ce que je dois dire ? Je serai une histoire intemporelle, qu’on pourrait relire dans deux cents ans, j’espère… Enfin non, peut-être pas !… Eh bien je serais Le Vilain Petit Canard revisité ! C’est simple et ça fait cinq mots.
15. Quel est votre livre préféré ?
Mon livre préféré, c’est le livre que je n’ai pas encore lu, c’est celui à venir… J’ai eu des moments d’émotions extraordinaires en lisant La vie devant soi, Martin Eden, l’lliade…Donc plein, plein d’histoires qui m’ont embarquées, qui m’ont touchées, qui m’ont émues mais j’attends toujours comme une promesse, le prochain roman qui me fera vibrer.
16. Plutôt stylo ou clavier ? Quels sont vos routines d’écriture ?
J’ai une routine d’écriture assez bien rodée maintenant. Je suis très crayon, j’adore gribouiller dans mes carnets, mes idées qui ne sont pas très sérieuses, que je peux reprendre, barrer, raturer. Et puis, une fois que j’ai mon histoire et mon plan bien détaillé, chapitre par chapitre, mes personnages en place, j’ouvre l’ordinateur et c’est là où je commence à écrire.
17. Quels sont vos petits bonheurs simples ?
J’adore le petit câlin du matin avec mes fils qui viennent dans le lit où je repousse de cinq à dix minutes le lever. J’aime le bon petit-déjeuner avec un bon petit jus de pamplemousse. C’est vraiment des conseils tout pourris, je n’en ai pas d’autres, j’essaie vraiment de profiter des beaux instants. Je suis très dans la méditation, la contemplation, je me poste à une fenêtre et je peux regarder pendant des heures si je ne vois pas le petit rouge-gorge dans mon jardin, l’écureuil qui passe et ça ne m’empêche pas de travailler beaucoup. Mais aujourd’hui, j’essaie absolument de profiter de ces petits moments de beauté que nous offre la nature ou les enfants.
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Né sous une bonne étoile, Aurélie Valognes (Mazarine) sur Fnac.com
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