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Madame Bovary, héroïne passionnée de la littérature

21 janvier 2020
Par Antoine
Madame Bovary, héroïne passionnée de la littérature

Triste destin fictionnel que celui d’Emma Bovary… Mais la tragique chute de l’héroïne imaginée par Gustave Flaubert dans le roman lui a assuré une postérité sans commune mesure. La fille de paysan s’ennuyant dans un milieu étriqué est devenue une incarnation de la littérature française, tout en entrant dans le langage courant avec la notion de « bovarysme ».

Madame-Bovary (1)La lecture, mauvaise conseillère

« Madame Bovary, c’est moi » : si cette citation (apocryphe) de Flaubert est devenue l’un des symboles du rapprochement entre auteur et héroïne, Emma Bovary renvoie plutôt à une autre figure de la littérature, Don Quichotte. Comme le chevalier de la Manche, la jeune femme se passionne pour la lecture de romans d’amour et d’albums illustrés, et ce dès son enfance et son éducation au couvent. C’est le fait majeur de la première partie de Madame Bovary, son héroïne déchantant ensuite, ses lectures lui ayant promis qu’une vie sentimentale exaltante et les apprêts de la richesse lui étaient en quelque sorte destinés.

Une psychologie compliquée

Mariée à un médecin de seconde zone, Charles Bovary, effacé, mais résolument amoureux, dans une campagne où tout le monde se connaît et s’épie, Emma Bovary, née Rouault, déchante rapidement. La suite est connue : à un bal donné par l’aristocratie locale, elle comprend tout ce qu’elle n’a pas, se fait convaincre par un notable péremptoire que son mari peut réaliser une opération chirurgicale hardie et devenir célèbre ; face à l’échec de Charles, elle désespère. Elle est, de plus, déçue d’avoir eu une fille, plutôt qu’un garçon, et délaisse l’éducation de celle-ci. Elle contracte de nombreuses dettes pour sa garde-robe et son intérieur, tout en débutant deux liaisons.

À chaque fois, sa psychologie la rattrape : Emma Bovary peine à se satisfaire de ce qu’elle a, et rêve beaucoup à une autre vie, inatteignable.

Un symbole bicentenaire

Le type psychologique même d’Emma Bovary est entré dans le langage courant sous le nom de « bovarysme ». Un terme qui désigne la tendance à l’insatisfaction perpétuelle que l’héroïne de Flaubert éprouve. Pour autant, la vie de cette fille de paysan n’a rien d’une condamnation de ce raisonnement : c’est son environnement, sa naïveté, son inclination à la mélancolie qui conduisent la jeune femme vers son tragique destin. Romantique indécrottable, son aspiration au bonheur n’a rien d’illégitime, comme on le comprend aisément en (re)lisant ce chef-d’œuvre de la littérature mondiale.

Aller + loin : 1 mois/1 classique : Madame Bovary de Gustave Flaubert

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