Le 17 avril, c’est le grand retour en librairie de la série à succès de Ransom Riggs : Miss Peregrine et les enfants particuliers. Après l’immense succès de la trilogie originelle, l’auteur entame une seconde partie avec la parution du quatrième tome de la série intitulé La Carte des jours. Le début d’un nouveau et fabuleux voyage pour Jacob Portman, Miss Peregrine et les enfants particuliers.
Un retour attendu
La rumeur d’une nouvelle trilogie courait déjà depuis 2016, Ransom Riggs en était lui-même à l’origine. Cependant, personne n’osait trop y croire. On pouvait mettre l’annonce sur le coup de l’émotion. Celle du succès phénoménal de la première trilogie de l’écrivain entamée en 2012 avec Miss Peregrine et les enfants particuliers, suivi de Hollow City en 2014 et achevée en 2016 avec La Bibliothèque des âmes. Ou celle encore, cette même année, du succès tout aussi grisant du film de Tim Burton, adaptation du premier tome qui avait vu Eva Green consacrée en Miss Peregrine. Toujours est-il que ce premier triptyque fantastique de Ransom Riggs n’appelait pas nécessairement de suite. Oui mais voilà, le tome 4 est là, à portée de main. Déjà publié outre-Atlantique, il sera sur les gondoles le 17 avril 2019 ! Et nécessaire ou pas, chacun se réjouit d’avance du retour de Ransom Riggs.
Une question de freaks
Avant les mots, il y a d’abord eu la photo pour Ransom Riggs. Alors étudiant en cinéma à l’université de Californie du Sud, il se souvient que, faute de pouvoir s’acheter des clichés de maîtres, il s’était mis à collectionner les photos des autres. Des images d’autrefois chinées ici ou là dans les brocantes, les marchés aux puces ou les greniers. C’est le début d’une étrange chasse aux trésors. L’étrange, c’est d’ailleurs ce que Riggs recherche dans ces vieux clichés. « Je ne parle pas de bêtes de foire ni d’enfants en costume d’Halloween, expliquait-il au Huffington Post en 2011, je parle de photos qui nous dérangent, d’une manière qu’il est difficile de décrire (…) Le genre de photos qui semble vous fixer depuis l’autre bout de la pièce. » Et c’est d’une poignée d’entre elles, toutes datées du milieu du 20e siècle, que sont nés les enfants particuliers de Ransom Riggs : Emma aux mains de feu, Hugh et ses abeilles, l’invisible Millard, Olive aussi légère qu’une plume, Horace et ses rêves prémonitoires ou encore Enoch, le réveilleur de mort…
Un rêve éveillé
Ces photos, Ransom Riggs les a ensuite entourées de ses mots pour finalement aboutir à ce curieux « roman photographique ». La plume de Riggs plonge dans un univers de pure fantasy, un brin gothique, à l’aide de ces images en noir et blanc, incorporées au récit, qui insufflent un sentiment étrange de réel. Et c’est cette étonnante alliance des mots et des photos qui fait de la série de Ransom Riggs une expérience littéraire tout à fait particulière. La série se découvre comme dans un rêve éveillé, entre légendes et réalité. Légendes de ces enfants, pensionnaires « particuliers » de la Maison Peregrine, dissimulés au regard des Sépulcreux, monstres voraces en quête d’immortalité. Mais réalité de ces photos du milieu du 20e siècle, celle de la Seconde Guerre mondiale, de la traque des juifs par les nazis. Cette réalité sombre imprègne en filigrane toute la première trilogie.
Une série sous influences
Mais point de leçon d’Histoire pour autant. La série de Ransom Riggs se veut d’abord et avant tout une épopée fantastique à l’atmosphère mystérieuse, parfois grave, où la « différence », d’abord cachée, se révèle finalement source de talents insoupçonnés. Ce thème est cher à Tim Burton qui confie avoir eu envie d’adapter le premier livre avant même de l’avoir lu. Il y a évidemment quelque chose du Harry de J.K. Rowling chez ce Jacob de Ransom Riggs. Et alors qu’on découvre à ses côtés ce monde aussi fascinant qu’effrayant, on pense aussi au pays des merveilles d’Alice de Lewis Carroll ou encore à la trilogie de Philip Pullman, À La croisée des mondes. Mais cette évocation mélancolique de l’enfance éternelle n’est pas sans rappeler également le monde imaginaire de James M. Barrie, celui des enfants perdus et de Peter Pan. Sauf que chez Riggs, cette vie hors du temps, hors du monde réel a un triste revers. Celui de la solitude, de l’isolement. Piégés dans leur boucle temporelle, les enfants particuliers ressentent cette envie impossible de découvrir le monde, le vrai. Celui de Jacob, dont il leur parle tant… Et ô miracle, vous en aviez rêvé ? Ransom Riggs l’a écrit. C’est l’histoire de ce nouveau et quatrième tome, La Carte des jours. On y retrouve Jacob Portman, de retour chez lui, en Amérique, en Floride. Mais il n’est pas rentré seul. Il a « emporté » avec lui ses amis « particuliers » ainsi que Miss Peregrine. Et l’écrivain magicien, d’un tour de passe-passe littéraire, d’inverser ici les rôles. Le normal et l’étrange changent respectivement de camp. À Jacob de faire découvrir à ses compagnons ce drôle de 21e siècle qui les fascine tant. Ils en apprennent les codes, les lois… Jusqu’à ce qu’une mystérieuse découverte survienne dans la maison d’Abe, le grand-père de Jacob, et les entraîne dans un périlleux road-trip américain. Au programme : tout un nouveau monde moderne à explorer, un territoire aux univers parallèles, peuplés de curieuses créatures et aux nombreux dangers à affronter…
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