Vous êtes papa (ou maman !) et vous regardez les jeux vidéo en magasin en vous disant que c’était le bon temps ? Pas de souci, votre carrière de gamer·euse n’est pas terminée. Quelques conseils pour garder le rythme sans abandonner votre famille.
Contrairement à ce qu’on croit, l’arrivée dans le monde des adultes ne se fait pas quand on a 18 ans, des clés de voiture et l’âge de voter. Pas non plus quand on décroche son premier job et qu’on veut épater son boss en restant après tout le monde. Encore moins quand on investit dans un appartement et qu’on paie la première des 480 échéances immobilières à venir. Non, vraiment, on touche du doigt le monde des adultes quand on a un enfant. Parce que c’est la plus belle chose au monde. Et aussi un peu parce que c’est la première fois de notre vie que la console de jeux va prendre la poussière. Ce lien privilégié avec l’enfance, ce monde imaginaire dont on maîtrise sur le bout des doigts toutes les variables, doit-il vraiment s’effondrer quand on devient parent ? Évidemment non, et ça ne signifie pas que vous serez un·e mauvais·e daron·ne. Il faut simplement repenser notre rapport à la manette !
Un temps pour tout
Les premières semaines, gonflé·e du repos prénatal que vos proches vous auront tous conseillé avec compassion, la console continuera de tourner sans problème. Votre progéniture dormira toute la journée, avec un réveil rapide toutes les trois ou quatre heures pour le biberon. Vous accueillerez alors les nuits à jouer aux jeux interminables que vous n’avez jamais eu le temps d’accomplir avec plaisir : finir les parties de poker de Red Dead Redemption avant la sortie du deuxième épisode en octobre prochain, parcourir les rues désertes de GTA, terminer enfin le réjouissant Super Mario Odyssey ou se perdre dans les briques de Minecraft.
Le problème va arriver un peu plus tard, quand votre réserve d’énergie sera épuisée et que l’enfant se réveillera chaque matin à l’aube avec une précision d’horloger. Là, il vous faudra accepter de dédier un temps limité aux jeux vidéo, sans quoi votre vie personnelle et professionnelle risque d’en pâtir. Pour ne pas définitivement vous dégoûter d’allumer la console, privilégiez les jeux plus courts qui vous donneront l’impression d’avancer et non de faire du surplace virtuel !
Big Baby is watching you
Quand votre enfant est plus grand, il n’est plus myope comme une taupe et il passe plus de temps éveillé qu’endormi. Aussi, si vous vous posez tranquillement devant votre console alors qu’il rôde dans les parages, évitez de lui faire voir un monstre dévorant le héros de The Evil Within, le corps déchiqueté d’un de vos compagnons d’armes dans Call of Duty, ou un zombie rugissant dans l’inoubliable Last of Us. La meilleure solution reste de privilégier désormais la console discrète, facilement allumable/éteignable pour des parties courtes. Gardez les PS4 et autres consoles de salon pour les jours où vous êtes seul à la maison, et profitez des nombreux jeux déclinés sur consoles portables, 3DS, PS Vita et Nintendo Switch en tête. Essayez même le smartphone : rien de tel pour rester totalement mutique alors qu’intérieurement, vous frémissez comme une feuille devant les marcheurs de The Walking Dead.
#irl
On conspue souvent le jeu vidéo pour son abrutissement, son ultraviolence et l’isolement qu’il génère. Des arguments qui tiennent de moins en moins (lire à ce sujet L’Expérience virtuelle de Vincent Berry) depuis que les éditeurs ont multiplié l’offre et le type de jeux, et que l’industrie vidéoludique est devenu une mode générationnelle. Jouer aux jeux vidéo, c’est désormais communiquer avec des gens à l’autre bout de la planète, c’est partager un loisir culturel, c’est regarder des séquences narratives souvent mieux travaillées que les films qui inondent nos écrans de télévision, c’est apprendre à se concentrer, à suivre des indications, à agir rapidement, à collaborer, à expérimenter la compétition. Autant d’arguments pour ne plus se cacher mais au contraire pour jouer avec ses enfants (en respectant bien sûr la classification PEGI) : le poétique The Last Guardian, le toujours merveilleux Zelda, l’hilarant et indétrônable Mario Kart à vivre en famille, le compétitif Fifa… Des jeux pour tous les âges. Les aborder ainsi avec ses enfants permettra sans aucun doute à ces derniers d’éviter l’écueil de l’isolement et du choix de jeu non adapté. Et si les papas-mamans gamer·euse·s devenaient alors des passeurs, s’assurant de la bonne utilisation d’un média potentiellement fantastique ?