Jusqu’à la fin, Françoise Héritier a fait résonner avec des mots justes sa voix dans le débat public. Disparue la nuit dernière à l’âge de 84 ans, la première femme anthropologue admise au Collège de France, grande spécialiste des questions de parenté et de famille, restera la digne héritière de Claude Lévi-Strauss.
L’Afrique, terre de prédilection
C’est à l’âge de 20 ans que l’Auvergnate s’est intéressée de près à l’anthropologie sociale chère à Claude Lévi-Strauss. Tout au long de sa carrière, elle a poursuivi l’œuvre de son maître, à l’occasion de nombreux voyages en Afrique, notamment au Burkina Faso et au Mali. Pour cette féministe non militante, la question des fondements universels de la domination masculine a été au centre de ses recherches.
Œuvre majeure
À travers plusieurs livres à succès, Françoise Héritier a eu l’occasion de se pencher sur les différences des sexes et sur notre système de pensée. Dans Le Sel de la vie (Odile Jacob, 2012), celle qui fut nommée professeur honoraire au Collège de France en 1982 se livre à une méditation intime et brillante qu’elle prolonge avec finesse dans Le Goût des mots. Sa dernière œuvre, Au Gré des jours, récompensée il y a une semaine par le Prix Femina – Spécial du Jury, permet de mieux saisir son parcours hors normes.
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Photo de l’auteur © drfp
