Le 25 mars, les lecteurs du monde entier célèbrent le père fondateur de la littérature fantasy à l’occasion du Tolkien Reading Day. Une date à marquer dans tous les agendas des fans du Seigneur des anneaux. Retour sur la vie et l’œuvre d’un des écrivains les plus influents du XXè siècle.
Imprimer la légende
De Gilgamesh à Homère, en passant par les sagas nordiques et les chansons de geste, l’Histoire est jalonnée de grandes épopées littéraires, propices à intégrer ses lecteurs ou auditeurs à un grand Tout culturel. Le Seigneur des Anneaux, paru en 1954 fait ainsi figure d’une épopée du XXe siècle : une grande œuvre capable de susciter la même émotion chez des récepteurs de langue et de culture différente, à partir d’un récit synthétisant de nombreux éléments du creuset païen européen. En imaginant la Terre du Milieu, peuplée d’orcs, d’elfes, de hobbits, d’arbres qui parlent, de paladins courageux et de nains téméraires, J.R.R. Tolkien a mis en pratique son concept premier, celui de Faërie, ou la création complète d’un univers cohérent appartenant à l’imaginaire. Véritable roman-monde, Le Seigneur des Anneaux rend à la littérature son aspect merveilleux, fantastique, magique, tout en se fondant dans la forme romanesque fixée depuis le XIXe siècle.
Université de l’imaginaire
Né en Afrique du Sud en 1892, John Ronald Reuel Tolkien a perdu ses deux parents dans sa prime jeunesse, passée en Angleterre. Passionné très jeune par la philologie, il apprend les langues anciennes et entre à Oxford en 1911. Après quelques mois sur le front pendant la Première Guerre mondiale, il commence sa carrière universitaire, devenant professeur d’anglo-saxon et de littérature. Dans les années 1930, il rédige Le Hobbit, un « roman pour enfant » narrant l’histoire de Bilbon Sacquet, première pierre d’un édifice qu’il va pas à pas dédier à la Terre du milieu. Influencé par son excellente connaissance des mythes européens et des langues du continent, doté d’une imagination extrêmement fertile et d’un sens du détail obsessionnel, il va mettre dix ans à rédiger sa trilogie fondatrice. Dans les deux dernières décennies de sa vie, il parachèvera avec plus de lenteur son traitement complet de la Terre du Milieu en imaginant les mythes précédents Le Hobbit et La Communauté de l’anneau (ou Fraternité comme on la traduit désormais) avec son recueil, Le Silmarillion.
L’ombre d’un géant
Les aventures de Bilbon à la recherche de l’anneau de Sauron, et la quête de Frodon vers la Montagne du destin ont connu une postérité sans précédent, contribuant au développement du genre littéraire dit de « fantasy ». Le succès des deux trilogies cinématographiques de Peter Jackson, l’influence profonde sur des auteurs comme C.S. Lewis, George R. R. Martin et son Trône de fer, sans omettre Fritz Leiber, Michael Moorcock, Terry Pratchett ou Tad Williams, et les rééditions sans interruption attestent de la modernité d’un auteur qui s’est pourtant appuyé sur des valeurs simples mais quasi universelles : le bien se bat contre le mal, et doit triompher en affrontant les pires épreuves.
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Aller + loin : Le Seigneur des anneaux : mais, en fait, ça parle de quoi ?
Illustration : Aitoff