Critique

La Faucheuse de Neal Shusterman : les artisans du trépas

21 février 2017
Par Melanie C.
La Faucheuse de Neal Shusterman : les artisans du trépas

Les romans young adult, ne brillent pas forcément par leur originalité : dystopies, romances et rébellions rythment (trop souvent) un genre qui semble en fin de course. Alors, quand arrive un titre qui revitalise tout cela en parlant de la mort, l’ironie est presque trop belle pour être vraie.

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Un auteur aguerri

Neal Shusterman est une valeur sûre des romans pour adolescents. Très réputé aux Etats-Unis, où ses romans raflent des prix par dizaines, il commence à se faire un nom dans l’Hexagone. Sa série la plus connue est Les Fragmentés. Ce prolifique auteur (plus d’une quarantaine de titres !) doit sa renommée à son savant mélange de genres : ses œuvres entraînant le lecteur dans des univers liés à la science-fiction, le fantastique et le roman policier.

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Une thématique innovante

Dans La Faucheuse, Neil Shusterman traite très frontalement d’un sujet ô combien délicat : la mort. Il dépeint une société futuriste, MidMerica,  qui a éradiqué les décès, le vieillissement et les maladies. L’homme y est éternel. Mais comment réguler la population ? C’est ici qu’interviennent les Faucheurs, des gens sélectionnés dès l’enfance pour « glaner », ce qui veut dire tuer, bien entendu. À travers l’apprentissage de deux nouvelles recrues, Citra et Rowan, nous en apprenons plus sur un corps de métier aux codes très stricts mais gangréné par les manipulations, les complots et autres manigances douteuses.

Une écriture remarquable

C’est simple : La Faucheuse est tout simplement un livre formidable. Cela faisait belle lurette qu’une saga ne s’était pas annoncée aussi passionnante (et oui, une adaptation est déjà en cours !). Extrêmement bien écrit, bénéficiant de personnages soignés et approfondis, évitant tous les clichés du genre, Neil Shusterman nous livre là un nouveau classique, rien de moins. N’ayant pas peur de faire réfléchir son lecteur, sans le prendre de haut, ni en vulgarisant à outrance sa pensée, l’auteur crée un monde à la fois idyllique et profondément dérangeant. La fin de la mort est-elle vraiment souhaitable ? Notre condition de mortel n’est-elle pas au fond notre plus grand bien ? Tant de questions que cette saga aura encore le temps d’explorer.

Parution le 16 février 2017 – 504 pages

La Faucheuse, Neal Shusterman (Robert Laffont) sur Fnac.com

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