RENTRÉE LITTÉRAIRE – Auteur d’une dizaine de romans traduits dans le monde entier, l’israélien David Grossman revient cette année avec un récit d’un seul souffle où la parole et l’humour servent de rempart contre le désespoir. Comment parle-t-on de la Shoah et de la Palestine en Israël contemporaine ? Auteur engagé pour la paix, David Grossman nous offre un long trait d’humour noir pour saisir la complexité des souvenirs qui pèsent sur les israéliens d’aujourd’hui.
Un cheval entre dans un bar…
Dire pour ne pas mourir
Auteur d’une dizaine de romans traduits dans le monde entier, l’israélien David Grossman revient cette année avec un récit d’un seul souffle où la parole et l’humour servent de rempart contre le désespoir.
Le temps d’un stand-up au fond d’un café-concert de Tel-Aviv, un comique met son âme à nu devant un public qui n’en demandait pas tant. Guerre, camps, Shoah, tout est abordé ; on le siffle et on réclame des blagues. Au fond de la salle, un seul homme comprend tout, un vieux juge qui a connu le comique bien des années auparavant et dont la vie s’éclaire alors d’un sens nouveau.
David Grossman © Kobi Kalmanovit
Se livrer pour ne pas sombrer…
David Grossman a déjà défendu cette thèse dans son roman Une femme fuyant l’annonce (Seuil, Prix Médicis étranger 2011), qui voyait une mère parler de son fils soldat pour faire reculer l’heure de sa disparition. Le ton est bien plus grinçant dans cette nouvelle œuvre, le monologue filant comme sur de vieilles montagnes russes qui craqueraient de partout.
En filigrane, David Grossman propose une savoureuse analyse du stand-up : dans les traits grimaçants de ce clown torturé, difficile de ne pas voir ceux de Robin Williams, de Benoît Poelvoorde et de tous ces soldats de l’humour qui désamorcent les grenades que la vie nous jette.
L’humour et la mémoire
Comment parle-t-on de la Shoah et de la Palestine en Israël contemporaine? Question aussi essentielle que délicate. Auteur engagé pour la paix, David Grossman nous offre un long trait d’humour noir permettant de saisir la complexité des souvenirs qui pèsent sur les israéliens d’aujourd’hui.
Traduit de l’hébreu – 304 pages
Un cheval entre dans un bar, de David Grossman (Seuil) sur Fnac.com
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