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Mon oncle Cavanna 1923-2014

30 janvier 2014
Par Mangatore
Mon oncle Cavanna 1923-2014
©DR

Avec ses nombreux romans, des « Ritals » à « Lune de miel », à travers ses chroniques, ses humeurs en solitaire ou accompagné sur les plateaux radio-télé, bien sûr dans la presse avec Zéro (où il rencontrera un certain George Bernier , futur Professeur Choron), puis les désormais cultes Hara-Kiri et Charlie Hebdo, Cavanna le graphomaniaque n’aura cessé de se raconter, de nous raconter avec une belle énergie et un humour dévastateur – y compris envers lui-même, sa vie ses avis. Hommage.

Furieusement engagépolémiste hilarant et souvent cinglant, celui qu’on appelait juste par son nom : Cavanna, ce bon vivant angoissé était un peu l’oncle rêvé, celui qui lève le coude sans contrition dans les banquets et soulève la robe de la marié sous les rires des enfants de chœur. Un personnage à la Benjamin Rathery, verbe haut et plume tendue, une figure d’une certaine époque, une personnalité proche des gens, qui avait plus à voir avec Rabelais ou Montaigne, Ferré ou Brassens, que les tristes buzz-boys et autres aboyeurs en meute des réseaux sociopathes d’aujourd’hui. Moustache tendre et gueule de bois parfois, l’oncle Cavanna n’avait pas sa langue – la française qu’il affectionnait tant lui le fils d’immigré italien – dans sa poche lorsqu’il s’agissait de monter à l’assaut de la bêtise, de fustiger les fâcheux et les colporteurs des idées toutes faites toutes bêtes. 

Avec ses nombreux romans, des Ritals (1978) à Lune de miel (2010), à travers ses chroniques, ses humeurs en solitaire ou accompagné sur les plateaux radio-télé, bien sûr dans la presse avec le colporté Zéro (où il rencontrera un certain George Bernier , futur Professeur Choron), puis les désormais cultes Hara-Kiri et Charlie Hebdo, François Cavanna le graphomaniaque n’aura cessé de se raconter, de nous raconter avec une belle énergie et un humour dévastateur – y compris envers lui-même – sa vie comme ses avis.

Cette chronique – réaction à chaud toutes nos excuses – se veut avant tout un hommage à l’un des derniers mohicans de l’irrévérence et de la culture, lui qui savait depuis l’enfance – et pour paraphraser T.E. Lawrence parlant de Liberté – que la parole ne se donne pas, on la prend.

François Cavanna, dessinateur, écrivain et journaliste s’est éteint le mercredi 29 janvier. Et Cavanna la « grain’ d’Ananar », ses bacchantes et sa gouaille féroce de voyou lyrique, manquent déjà cruellement trop à notre meilleur des mondes. 


Patrick Simonin interviewe François Cavanna sur TV5 Monde 

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