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Cannes 2022 : Novembre et Revoir Paris retracent les jours qui ont suivi les attentats du Bataclan

25 mai 2022
Par Apolline Coëffet
Dans "Novembre", Jean Dujardin enquête sur les attentats du 13-Novembre.
Dans "Novembre", Jean Dujardin enquête sur les attentats du 13-Novembre. ©Studio Canal

Les deux films – signés Cédric Jimenez et Alice Winocour – racontent chacun à leur manière les jours qui ont suivi les attaques du 13 novembre 2015.

Si le glamour du Festival de Cannes peut évoquer une certaine légèreté, c’est un air grave qui semble règner sur cette édition 2022. Après l’intervention du président ukrainien Volodymyr Zelensky et de multiples allusions à la pandémie lors de la cérémonie d’ouverture, deux longs-métrages sur les attentats de 2015 ont été présentés. À la Quinzaine des réalisateursRevoir Paris d’Alice Winocour donne à voir le quotidien de deux rescapés tandis que Novembre de Cédric Jimenez, hors compétition, retrace l’enquête du parquet anti-terroriste. Tous deux portent un regard différent sur ces évènements tragiques qui ont coûté la vie à 130 personnes, dont 90 au Bataclan.

Revoir Paris, se reconstruire malgré les traumatismes

Revoir Paris dépeint le quotidien de survivants d’un attentat imaginaire, qui puise pourtant son inspiration dans ceux qui sont survenus aux abords du Bataclan. « J’ai voulu raconter l’histoire de quelqu’un qui ne voulait pas seulement survivre, mais surtout vivre », expliquait Alice Winocour, le soir de la projection. Pour réaliser ce film, la cinéaste a recueilli les témoignages de rescapés, dont son frère fait partie.

Le film commence trois mois après l’attentat d’un bistro de la capitale. Mia – incarnée par Virginie Efira – est encore et toujours hantée par des réminiscences fugitives, qui reviennent çà et là, l’empêchant de mener sa vie comme elle l’entend. Décidée à combler les lacunes de sa mémoire imparfaite, elle retrouve alors Thomas – interprété par Benoît Magimel – qui, au contraire, se souvient de tout et aurait préféré laisser s’évaporer l’horreur dans les méandres de son esprit tourmenté.

Dans Revoir Paris, Alice Winocour met ainsi l’accent sur ces êtres qui tentent de se reconstruire malgré les traumatismes. Et s’ils s’expriment de manière plus ou moins marquée, ils se pansent de manière tout aussi disparate, nous rappelle-t-elle alors avec douceur et bienveillance.

Dans « Revoir Paris », Virginie Efira et Benoît Maginel sont en quête de souvenirs douloureux.©Pathé Distribution

Novembre, un tout autre pan de l’évènement

Dans Novembre, Cédric Jimenez propose une variation sur le même thème. Les personnages mènent également une enquête, à la différence près que ce ne sont pas des rescapés, mais des membres de la brigade anti-terroriste, incarnés avec justesse par Jean Dujardin, Anaïs Demoustier et Sami Outalbali.

Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015, la police judiciaire s’affaire. Les heures sont intenses et semblent longues. La procédure avance difficilement et la fatigue, l’incompréhension et la colère se font ressentir. Cinq jours plus tard, après de multiples fausses pistes, Lyna Khourdri – qui interprète avec brio une amie de celle qui a hébergé les terroristes – indique la cachette de ces derniers et tout s’accélère enfin.

Des scènes de filature à l’assaut final, Novembre souligne le professionnalisme et la mise à distance que doivent prendre les enquêteurs, et ce, malgré l’émotion nationale qui les touche tout autant. Nous sommes, ici, au cœur d’un film policier qui, sans jamais montrer les attaques, nous dévoile un autre pan de l’évènement.

Revoir Paris et Novembre seront respectivement en salle à partir du 7 septembre et du 5 octobre 2022. D’une certaine façon, ils viendront clôturer le procès historique des attentats du 13-Novembre qui, d’ici-là, aura annoncé son verdict.

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Article rédigé par
Apolline Coëffet
Apolline Coëffet
Journaliste