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YouTube a supprimé plus de 70 000 vidéos et 9 000 chaînes liées à la guerre en Ukraine

24 mai 2022
Par Kesso Diallo
Une action sans précédent de la part de YouTube.
Une action sans précédent de la part de YouTube. ©BigTunaOnline / Shutterstock

Ces vidéos ont été retirées de la plateforme pour avoir enfreint les directives relatives au contenu.

YouTube a fait un grand ménage sur sa plateforme. Très populaire en Russie, où il compte environ 90 millions d’utilisateurs, le réseau social affirme avoir supprimé plus de 70 000 vidéos et 9 000 chaînes en rapport avec la guerre en Ukraine. Une répression de contenus pro-Kremlin effectuée pour violation des directives de YouTube, dont sa politique sur les événements violents majeurs, qui interdit de nier ou de banaliser l’invasion.

« Nous avons une politique sur les événements violents majeurs et cela s’applique à des choses comme le déni d’événements violents majeurs : tout, de l’Holocauste à Sandy Hook. Et bien sûr, ce qui se passe en Ukraine est un événement violent majeur. Et nous avons donc utilisé cette politique pour prendre des mesures sans précédent », a expliqué Neal Mohan, chef de produit de YouTube, au Guardian. La plateforme n’a pas fourni de liste des contenus et des chaînes retirés, mais le responsable a indiqué que la majorité des vidéos supprimées provenaient de chaînes affiliées au gouvernement russe.

La guerre de YouTube contre la désinformation russe

Les chaînes supprimées par YouTube incluent celle du journaliste pro-Kremlin Vladimir Soloviev. La plateforme de Google a également empêché temporairement les chaînes associées aux ministères russes de la Défense et des Affaires étrangères de mettre en ligne des vidéos ces derniers mois pour avoir décrit la guerre comme une « mission de libération ». Le réseau social cherche ainsi à lutter contre la désinformation alors que les contenus liés au conflit sont visionnés par des millions de personnes. Rien qu’en Ukraine, ces vidéos ont engrangé plus de 40 millions de vues selon Neal Mohan. « La première responsabilité, et probablement la plus importante, est de s’assurer que les personnes qui recherchent des informations sur cet événement puissent obtenir des informations précises, de haute qualité et crédibles sur YouTube », a déclaré le responsable des produits.

YouTube permet également aux citoyens russes d’obtenir des informations non censurées sur la guerre. Il est l’un des seuls réseaux sociaux à ne pas avoir été bloqué dans le pays, contrairement à certains de ses homologues américains comme Facebook et Twitter. Depuis le début du conflit, il a pourtant provoqué la colère du pays à plusieurs reprises, notamment avec la présence de contenus jugés illégaux en Russie qui a entraîné une amende de près de 130 000 euros pour Google. Malgré ces différends, le ministre russe du développement numérique a indiqué la semaine dernière que le pays ne bloquerait pas YouTube, expliquant que le blocage de la plateforme affecterait les utilisateurs. « Avant tout, lorsque nous restreignons quelque chose, nous devons être certains que nos utilisateurs ne souffriront pas », a-t-il déclaré.

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Kesso Diallo
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