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Elon Musk : pourquoi siéger au conseil d’administration quand on peut s’offrir Twitter ?

14 avril 2022
Par Johanna Godet
Twitter est sous le coup d’une OPA d’Elon Musk.
Twitter est sous le coup d’une OPA d’Elon Musk. ©Geralt

Le milliardaire lance une OPA sur Twitter après avoir refusé un rôle actif dans l’entreprise. Montant avancé : 43 milliards de dollars.

Elon Musk a toujours une longueur d’avance, que Twitter ne semble pas avoir anticipée. Le patron de Tesla, du groupe d’aéronautique SpaceX ou encore de Neurolink est devenu début avril le principal actionnaire de Twitter. Le 4 avril, il détenait officiellement 9,2 % du capital du réseau social.

Il a d’abord commencé à rassurer la SEC (Security and Exchanges Commission, qui contrôle les échanges sur les marchés financiers américains) en précisant qu’il n’aurait qu’un rôle passif dans l’entreprise, avant de se raviser et de demander les autorisations nécessaires pour pouvoir être impliqué dans la stratégie et les décisions de Twitter. Il a rapidement montré qu’il ne manquait pas d’idées et qu’il avait surtout à coeur de parvenir à une modération plus souple.

Le PDG de Twitter, Parag Agrawal, avait alors proposé à l’entrepreneur de siéger au conseil d’administration. Alors qu’il devait prendre ses nouvelles fonctions le 9 avril, il a créé la surprise en y renonçant, prétextant alors que cela valait mieux pour toutes les parties. Il avait tout de même laissé entendre qu’il resterait autour du board pour apporter des conseils.

Une soif de grandeur

Finalement, Elon Musk a des ambitions plus larges qu’un « simple » siège au conseil d’administration de Twitter. Il a ainsi lancé hier une OPA (offre publique d’achat) sur Twitter, une demande qui a été officialisée aujourd’hui.

Il propose un prix de 54,20 dollars par action, ce qui représente une prime de 21 % par rapport au cours d’ouverture de Twitter ce matin. Au total, l’opération représenterait un montant de 43 milliards de dollars, en plus des 2,89 milliards déjà versés par Elon Musk pour acquérir les 9,2 % du capital.

Cette offre serait ferme et si cette proposition est refusée, il menace de « reconsidérer sa position d’actionnaire ». Il explique son engouement en précisant dans un courrier adressé au président de Twitter, Bret Taylor, qu’il croit en l’entreprise mais que, selon lui, elle se doit de devenir privée, c’est-à-dire de sortir des marchés boursiers. Il insiste sur sa volonté d’en faire une « plateforme de la liberté d’expression dans le monde entier ».

Si cette opération peut paraître monumentale à l’échelle d’un individu, il faut rappeler que la fortune de cet entrepreneur est estimée à 260 milliards de dollars selon Bloomberg. Suite à cette OPA relativement hostile, Twitter a réagi en confirmant que « le conseil d’administration examinera attentivement la proposition avec de déterminer la ligne de conduite qu’il estime être dans le meilleur intérêt de l’entreprise et de tous les actionnaires ».

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Article rédigé par
Johanna Godet
Johanna Godet
Journaliste