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« Réclamer la terre » : le Palais de Tokyo dévoile sa nouvelle saison

12 avril 2022
Par Apolline Coëffet
Laura Henno, La Meute, Mayotte, 2018, C Print, 100 x 150 cm. Courtesy de l’artiste et Galerie Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles).
Laura Henno, La Meute, Mayotte, 2018, C Print, 100 x 150 cm. Courtesy de l’artiste et Galerie Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles). ©Laura Henno Adagp, 2022

Le 15 avril prochain, le Palais de Tokyo rouvrira ses portes avec une nouvelle saison. Intitulé « Réclamer la terre », le cycle se compose de plusieurs expositions qui témoignent toutes de l’urgence climatique actuelle.

Du 15 avril au 4 septembre 2022, le Palais de Tokyo accueillera « Réclamer la terre ». Évocateur, le titre de ce nouveau cycle trouve son inspiration dans Reclaim the Earth: Women Speak Out for Life on Earth (1983), tout premier recueil de textes écoféministes. Portée sur le climat et l’urgence des problématiques qui en découlent, la manifestation entend ainsi repenser le monde contemporain.

Au contraire des traditionnelles oppositions manichéennes, l’écologie se conjugue alors au féminisme, aux politiques sociales et autochtones. Elle embrasse le monde dans sa complexité pour en esquisser de nouvelles perspectives, au plus proche du réel. Il s’agit de « renoncer à la vision eurocentrique pour adopter un regard véritablement global », comme l’explique Ariel Salleh, la conseillère scientifique de l’évènement. 

Veiller sur les générations futures

Cette saison, le Palais de Tokyo exposera ainsi quatorze artistes qui s’inscrivent dans cette mouvance. Issus de générations et de régions plurielles, tous s’attachent à travailler la matière brute avec originalité. À la fois médium et outil, elle permet d’interroger les liens entre le corps et la terre, et tout ce qu’impliquent ces deux instances. « Réclamer la terre, c’est mettre au jour des ramifications nouvelles pour des artistes qui nous aident à penser et ressentir une nature chargée, intensifiée. Il s’agit de fouiller la terre au sens propre comme au sens figuré, de transformer des racines souterraines en racines aériennes, de (re)mettre en avant des récits oubliés, réduits au silence, ou même à inventer », souligne Daria de Beauvais, la commissaire de l’exposition.

Plusieurs manières d’investir le territoire se dégagent alors. Avec Couper le vent en trois, Hélène Bertin et César Chevalier célèbrent l’expérimentation collective et le partage. Dans Sporal, Mimosa Echard étudie, par le prisme des champignons, les relations sociales. Laura Henno donne à voir des nations scindées par les politiques migratoires et un fort héritage colonial. Enfin, Éva Medin, Hala Wardé et Etel Adnan proposent des environnements immersifs singuliers.  

Laura Henno, La Meute, Mayotte, 2018, C Print, 100 x 150 cm. Courtesy de l’artiste et Galerie Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles). Crédit photo : Laura Henno ©Adagp, 2022©Laura Henno Adagp, 2022

Au-delà de sa seule matérialité, la terre cristallise le souvenir symbolique du passé historique de chaque civilisation. De la même manière, elle traduit son rapport à l’autre et, par extension, au monde. Car finalement prendre soin d’elle est aussi une façon de veiller sur les générations futures.

 « Réclamer la terre », la nouvelle saison du Palais de Tokyo, du 15 avril au 4 septembre 2022.

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Article rédigé par
Apolline Coëffet
Apolline Coëffet
Journaliste