Le patron de Tesla est officiellement devenu cette semaine le premier actionnaire de Twitter et a par ailleurs gagné un siège au conseil d’administration. Une annonce qui a fait couler pas mal d’encre.
Il est l’un des entrepreneurs les plus connus au monde, mais aussi l’un des plus controversés. Fondateur de PayPal, à la tête du groupe automobile Tesla, de SpaceX et de Neuralink, Elon Musk déborde d’ambitions.
Classé par Forbes comme le milliardaire le plus riche au monde en 2022, devant Jeff Bezos et Bernard Arnault, l’homme dont la fortune dépasse les 200 milliards de dollars se montre depuis de nombreuses années très actif sur le réseau social Twitter, où il cumule plus de 80,8 millions d’abonnés. Hyperactif sur la plateforme, il poste en moyenne plus de 10 tweets par jour. Certaines de ses sorties sur le réseau social lui ont valu quelques déboires avec la SEC, l’organisation gouvernementale américaine chargée de faire appliquer la loi sur les marché financiers.
Il avait notamment attiré le regard des autorités boursières en 2018 avec un tweet dans lequel il mentionnait qu’il retirerait Tesla de la Bourse dès lors que le cours atteindrait les 420 dollars. Une blague, selon Elon Musk. Une blague qui a toutefois engendré une flambée du prix de l’action. La SEC avait alors réagi en l’accusant de fraude sur valeurs mobilières. Véritable stratégie de manipulation de cours ou simple amusement de sa part ? Aujourd’hui encore, chacun a sa propre idée sur le sujet.
Des motivations et ambitions encore floues
Mais s’il demeure sous surveillance, le patron ne s’arrête pas. Au mois de janvier, il a commencé à accroître progressivement sa participation dans Twitter. Le 4 avril, avec 9,2 % de parts de l’entreprise, pour un investissement total de 2,89 milliards de dollars, il est devenu l’actionnaire détenant le plus d’actions dans le réseau social. Le lendemain, il fut logiquement nommé par Parag Agrawal, le PDG de Twitter, membre du conseil d’administration. La valeur de l’action Twitter a, elle, bondi de 27 % à la Bourse de New York.
À ce stade, personne ne sait réellement quelles sont les motivations de Musk, pas plus que ses plans ou encore les tâches qui lui incomberont. Tout juste nommé au conseil d’administration, il a déclaré avoir hâte d’« apporter des améliorations significatives à Twitter dans les mois à venir ». Il paraît assez évident qu’il interviendra en faveur d’un réseau social plus libre et permissif. Reste à savoir comment, le conseil d’administration ayant en réalité plus un rôle de conseil qu’opérationnel.
Fin mars, l’homme d’affaires aussi stratège qu’imprévisible avait indiqué qu’il envisageait « sérieusement » de créer un réseau social open source concurrent de Twitter, jugé trop strict. Un réseau social où la liberté d’expression prévaudrait. Le 4 avril, il lançait un sondage sur la plateforme pour savoir si les utilisateurs voulaient un bouton d’édition permettant à chacun de modifier un tweet, pour corriger une faute d’orthographe, par exemple. Sur plus de 4 millions de votes, 73,6 % ont répondu « oui ». Le lendemain, le réseau social annonçait travailler sur un bouton d’édition.