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Les mille vies de David Bowie

24 janvier 2022
Par Milo Penicaut
Les mille vies de David Bowie
©Bowie75

Icône mondiale érigée au rang de mythe, David Bowie a vendu plus de 140 millions d’albums au cours de sa carrière, longue de près d’un demi-siècle. Auteur, compositeur, interprète, acteur et même peintre, qui était l’homme aux milles visages ?

Né le 8 janvier 1947 à Londres, David Bowie meurt le 10 janvier 2016 dans sa ville d’adoption, New York, d’un cancer contre lequel il se battait depuis 18 mois dans le plus grand secret. Il aurait eu 75 ans en janvier. Il a consacré les dernières années de sa vie à la composition de la comédie musicale Lazarus, une adaptation de L’homme tombé du ciel, roman de science-fiction de l’auteur américain Walter Tevis.

Le jeune David Jones commence la musique avec le saxophone, à 13 ans. Il joue dans plusieurs groupes, signe avec un manager ; et accède à la notoriété en 1969 avec Space Oddity, qui fait un carton et se hisse à la cinquième place du hit parade britannique : David Bowie est alors propulsé dans la stardom internationale. C’est le début d’une longue et prolifique carrière. Bowie est un précurseur : il déborde de créativité, expérimente, innove, transforme et transgresse les codes musicaux, esthétiques, et sociétaux. Du glam rock au punk rock en passant par l’électro, il aurait influencé plus de genres musicaux que toute autre star.

Bowie, l’icône queer

En 1972 – l’année où a, par ailleurs, lieu la première marche des fiertés (gay pride) au Royaume-Uni – Bowie s’exprime publiquement sur sa sexualité dans une interview pour le Melody Maker : « Je suis gay, et je l’ai toujours été ». Il brise ainsi un immense tabou dans une société encore profondément homophobe, où les personnes LGBT sont la cible de lois discriminantes. Il fera aussi son coming out bisexuel au magazine Playboy en 1976. Il se qualifiera d’ « hétérosexuel dans le placard » des années plus tard, avant de revenir sur cette déclaration. Mais peu importe ce que Bowie était réellement – gay, bi, hétéro, ou tout autre chose – l’essentiel étant le profond impact de son identité sexuelle résolument queer sur les personnes de la communauté LGBT. Avec ses coming out, son look androgyne, ses choix vestimentaires flamboyants à la limite du drag, Bowie a ouvert la voie à des générations de personnes en quête de reconnaissance et d’acceptation de leurs identités marginalisées. Il a été l’une des premières personnalités publiques à montrer qu’il était possible d’être différent : d’être gay, d’être bi, d’être sexuel, de porter des vêtements féminins lorsqu’on est un homme.

©Bowie75

Continuer de lui rendre hommage

L’artiste-caméléon a posé sa marque sur le monde, et il reste difficile de croire qu’il nous a bel et bien quittés tant sa présence continue de nous envelopper. Six ans après sa mort, les hommages continuent ainsi de se multiplier. Une rue David-Bowie a vu le jour dans le 13ème arrondissement de Paris en sa mémoire.

Une exposition gratuite se tient depuis le 7 janvier à la Fnac des Ternes dans le 17ème arrondissement de Paris : Bowie 75 propose, en exclusivité en France, une immersion complète dans l’univers du musicien, entre images d’archive, collections de 45 tours, affiches des tournées françaises et pop up store pour les fans. Vous pourrez y trouver le merveilleux roman graphique illustré par Michael Allred, qui reconstitue avec imagination et finesse la vie mouvementée du chanteur aux multiples facettes. Du 27 au 29 janvier, la Fnac Ternes toujours proposera au public (sur invitation) trois jours de tables rondes, avec des personnalités qui viendront témoigner d’un moment de vie avec l’artiste ou partager leur admiration. Et le plus bel hommage reste bien sûr de réécouter sa musique, dans la rue ou bien chez soi, et de danser – danser comme s’il était encore là, avec nous.

©Michael Allred

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Article rédigé par
Milo Penicaut
Milo Penicaut
Journaliste
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