
Plusieurs médias américains s’inquiètent qu’une décision européenne finisse par avoir la peau d’AirDrop sur le Vieux Continent. Info ou intox ?
Statut : « C’est compliqué ». Alors que la Commission européenne montre davantage les crocs pour « encourager » Apple à lever plusieurs barrières considérées comme anticoncurrentielles, plusieurs médias américains, comme 9to5Mac ou le commentateur de l’actualité d’Apple John Gruber, alertent sur l’hypothèse d’une disparition pure et simple d’AirDrop sur le territoire européen. Une interprétation alarmiste, analysent nos confrères de Numerama.
AirDrop va-t-il vraiment être bloqué en Europe ?
AirDrop, la fonctionnalité propriétaire d’Apple qui permet, en un clic, de partager n’importe quel fichier avec un autre iPhone, un Mac ou un iPad, serait en danger en Europe. C’est en tout cas l’enseignement que tirent certains d’un communiqué envoyé par Apple à plusieurs organes de presse en réponse au dernier serrage de vis de l’Union européenne.
« Ces règles profondément erronées, qui visent Apple et aucune autre entreprise, limiteront considérablement notre capacité à proposer des produits et des fonctionnalités innovants en Europe, ce qui se traduira par une expérience utilisateur de qualité inférieure pour nos clients européens. Nous faisons appel de ces décisions en leur nom et afin de préserver l’expérience de haute qualité que nos clients européens attendent. »
Apple
Une levée de boucliers qui a notamment poussé John Gruber à écrire sur son blog Daring Fireball que « si AirDrop était tout nouveau, les utilisateurs de l’UE ne l’obtiendraient pas non plus je pense. Et, si ce mandat est maintenu, l’UE pourrait perdre AirDrop ». Une extrapolation qui ne repose en réalité sur aucun élément concret ; Apple ayant par ailleurs déjà admis qu’elle ne toucherait pas aux fonctions déjà implémentées sur les iPhone européens.
Des technologies à deux vitesses
En revanche, là où il existe un véritable « risque », c’est dans le décalage qui risque d’être de plus en plus prégnant entre les iPhone (et autres appareils Apple) européens et américains. C’est déjà une réalité : les fonctions d’Apple Intelligence n’ont été lancées en France qu’en avril dernier – plus de six mois après leur apparition aux États-Unis.
On pense aussi à la fonction Recopie de l’iPhone, permettant de répliquer l’écran de son iPhone sur son Mac. L’application est bel et bien disponible sur macOS, mais inutilisable en Europe à cause des règles instaurées par la Commission européenne.
D’un autre côté, la croisade que mène la Commission contre les écosystèmes fermés a également mené à de beaux progrès pour tous les utilisateurs et toutes les utilisatrices de produits Apple. On peut notamment désinstaller plus d’applications natives, remplacer l’application de navigation par défaut de l’iPhone, et même installer des applications depuis d’autres magasins que l’App Store si cela nous chante.
Quant à AirDrop, il n’appartient qu’à Apple de décider de son sort. Comme le fait assez justement remarquer le grinçant patron d’Epic, Tim Sweeney : « Ce serait fou qu’Apple préfère bloquer une fonctionnalité majeure de son système d’exploitation plutôt que d’accepter de l’ouvrir à la concurrence. » Espérons qu’Apple l’entendra effectivement de cette oreille.