
Avec une sortie prévue ce 2 avril en salles, le long-métrage de Jared Hess adapte le jeu vidéo culte avec un casting prestigieux, sans pour autant convaincre les critiques.
Chaque nouvelle adaptation de jeu vidéo soulève la même question : la malédiction hollywoodienne peut-elle enfin être brisée ? Avec Minecraft, le film, la réponse semble, une fois encore, pencher du mauvais côté. Réalisé par Jared Hess (Napoleon Dynamite), le long-métrage en prises de vue réelles aligne un casting de poids, comprenant notamment Jack Black et Jason Momoa.
Adapté du jeu culte développé par Mojang Studios, écoulé à plus de 300 millions d’exemplaires, le film transpose pour la première fois l’univers cubique de Minecraft au cinéma. Mais plutôt que d’imposer sa singularité, cette nouvelle tentative s’annonce comme une énième adaptation à oublier.
Une histoire bricolée
Le scénario repose sur un principe classique du genre isekai – sous-genre de manga où les personnages sont transportés dans un univers parallèle. Ici, les quatre protagonistes – Garrett, Henry, Natalie et Dawn – découvrent un artefact magique les propulsant dans l’Overworld, territoire cubique régi par la créativité.

Pour espérer retourner dans le monde réel, ils doivent survivre à des hordes de zombies, piglins et autres creepers, guidés par l’emblématique Steve. Fidèle au gameplay du jeu, le film multiplie les clins d’œil aux éléments familiers : tables de craft, perles de l’Ender, enchantements et diamants… L’esthétique colorée, mêlant décors physiques et effets spéciaux, s’adresse clairement à un jeune public. Mais le résultat divise.
Une presse partagée
Du côté des critiques, le film n’échappe pas aux piques. Le Parisien assène : « Le scénario et les dialogues, d’une débilité certes assumée, mais assommante, flirtent en permanence avec l’hyper lourdingue ». Malgré un duo vedette, le journal fustige le surjeu de Jack Black et Jason Momoa, jugeant le tout « insupportable », notamment à cause des « chansonnettes grotesques » et des effets spéciaux « aussi moches que peu performants ».

Même constat du côté des Numériques, qui ne lui accorde qu’une étoile sur cinq : « L’opportuniste Minecraft, le film est bien le bidon de lessive dénué d’âme que pouvaient redouter les fans », dénonçant une réalisation « paresseuse » et un humour « pipi-caca omniprésent ». Pour le média, le long-métrage « prend le spectateur par la main tout du long, lui pavant la voie à chaque instant, expliquant tout sans laisser aucune place au mystère ».
Un film pour les enfants ?
Plus nuancé, Le Dauphiné Libéré reconnaît une certaine fidélité de l’univers : « Les auteurs ont respecté l’ADN du jeu : l’objectif est de survivre, d’acquérir des ressources, de dominer son monde ». Mais souligne aussitôt un scénario « très basique et prévisible », où Jack Black et Jason Momoa « surjouent un comique outrancier délirant ».

Le HuffPost, enfin, rappelle que « c’est sans doute les enfants qui vont le plus l’apprécier ». Le film est qualifié d’« œuvre (presque) tous publics », truffée de clins d’œil pour les initiés. Jennifer Coolidge, interrogée lors de l’avant-première londonienne par Variety, y voyait un succès assuré : « Il est impossible que les enfants ne réagissent pas à ce film. C’est impossible. » Les parents, en revanche, ne semblent pas avoir été convaincus.