Diffusé dès ce 20 novembre dans les salles françaises, le film d’animation réalisé par Morgan Neville nous transporte dans une histoire inspirante, drôle et sensible. Voici trois raisons de foncer voir ce long-métrage, qui s’impose comme le biopic de cette fin d’année.
1 Une créativité débordante
Bob Marley, Amy Winehouse, Charles Aznavour… En 2024, les biopics musicaux se sont multipliés. Mais c’était sans compter le génie de Pharrell Williams, bien décidé à proposer un film autobiographique pas comme les autres. « Ce qui serait cool, ce serait de raconter ma vie avec des Lego », confie l’artiste dès les premières minutes de Piece by Piece. Un projet ambitieux, qui a pu voir le jour grâce à sa persévérance et celle du producteur et réalisateur Morgan Neville (Twenty Feet from Stardom).
Entre le documentaire, le film d’animation et la comédie musicale, l’œuvre de Pharrell Williams réinvente le genre et lui permet de raconter sa vie à travers des briques colorées. Offrant une grande liberté visuelle, les Lego décuplent la créativité et les possibilités narratives – dont celle de montrer la capacité de l’artiste à « voir la musique en couleurs ».
Tout à tour, le long-métrage nous transporte sous l’eau, dans l’espace ou dans la maison d’enfance de l’artiste. Une variété de plans qui maintient notre attention du début à la fin et nous permet de ne jamais nous lasser.
Avec ses images colorées et pop, Piece by Piece est clairement à l’image de son créateur. Et qui dit Pharrell Williams, dit forcément une BO léchée. De Stevie Wonder à Aretha Franklin en passant par Snoop Dogg et les créations originales de Pharrell lui-même, la musique est omniprésente dans le film.
On ne peut s’empêcher de taper du pied en rythme, tout en découvrant l’histoire avec un sourire aux lèvres. Ode à la créativité sans limites, ce long-métrage est plus qu’un simple film d’animation. C’est une œuvre poétique, sensible et profondément intime.
2 Une histoire inspirante
Si la forme est audacieuse, le fond est plus classique. Pharrell Williams nous conte son histoire, en commençant par le commencement : son enfance. Dans une voix off posée, il nous confie sa passion pour l’eau et pour Neptune, nous décrit son quotidien à Virginia Beach, sa rencontre avec la musique dans la rue, son rapport difficile avec l’école, sa découverte de la télévision, qui a décuplé son imagination, son sentiment d’être un enfant bizarre, la première fois qu’il a joué d’un instrument, ses premiers boulots et son parcours tumultueux dans la musique.
Il revient sur la fondation de The Neptunes, un groupe qu’il a fondé avec Chad Hugo, se souvient du concours de musique organisé par Teddy Riley qui lui a permis d’intégrer le studio du producteur et d’apprendre la discipline, nous parle de sa capacité à composer naturellement et rapidement des morceaux, et nous confie son ambition et son impatience de percer dans l’industrie musicale. Piece by Piece révèle aussi les failles et les échecs de l’artiste, sa difficulté à gérer le succès et sa lente descente aux enfers, malgré sa réussite. On croyait tout connaître de cette figure publique, mais en réalité, ce biopic nous apprend plein de choses.
On réalise notamment qu’il est derrière de nombreuses chansons cultes, de Drop it Like it’s Hot de Snoop Dogg à Frontin’ de Jay-Z en passant par Boys de Britney Spears. Pharrell Williams s’épanche aussi sur son besoin maladif d’explorer de nouvelles idées, que ce soit dans la musique ou dans la mode, avec sa marque de vêtements Billionaire Boys Clubs ou à travers ses collaborations avec Louis Vuitton et Chanel. L’artiste vit à 1000 à l’heure et le biopic entend bien le montrer. On embarque dans de véritables montagnes russes émotionnelles, revivant avec lui les moments les plus joyeux comme les périodes les plus difficiles de son existence.
3 Un casting cinq étoiles
Tour à tour, ses proches et collaborateurs prennent le micro pour évoquer leur relation avec Pharrell Williams et ces témoignages apportent une dimension intime au biopic. Ses parents évoquent comment ils l’ont toujours encouragé à poursuivre ses rêves ; sa femme, qui a accepté une interview pour la première fois, se confie sur leur mariage et la naissance de leur enfant ; le rappeur Pusha T, ami d’enfance avec qui il faisait du skateboard, raconte leurs premiers enregistrements ; et des artistes comme Timbaland, Missy Elliott, Teddy Riley, N.O.R.E., Busta Rhymes ou encore Justin Timberlake partagent leurs souvenirs de collaboration.
Les interventions de figures majeures comme Jay-Z, qui le considère comme un visionnaire et un petit frère à protéger, Gwen Stefani, qui évoque le « sublime choc des cultures » de leur collaboration, et Snoop Dogg, qui se remémore leur première rencontre, enrichissent le récit. On découvre aussi l’impact de Pharrell sur des artistes comme Kendrick Lamar, pour qui il a produit le morceau engagé Alright, devenu l’hymne du mouvement Black Lives Matter. La voix off de Pharrell lui-même, qui se confie avec sincérité, lie l’ensemble.
Il évoque ses doutes, ses échecs, son surmenage, mais aussi ses moments de grâce, comme le succès surprise de la chanson Happy, qui est devenue « un phénomène qu’il n’avait pas vu venir ». Avec beaucoup d’humour et de subtilité, l’artiste parvient à nous livrer son récit dans un film audacieux et intelligent. Si vous n’avez pas peur de sourire durant 1h34, foncez voir Piece by Piece au cinéma. C’est le shot d’inspiration dont tout le monde a besoin.