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Exposition aux ondes et 5G : l’ANFR fait le point un an après son lancement

16 décembre 2021
Par Thomas Estimbre
Exposition aux ondes et 5G : l’ANFR fait le point un an après son lancement
©Marko Aliaksandr/Shutterstock

Disponible depuis un an, la 5G n’expose pas davantage aux ondes. Les résultats de l’ANFR « montrent que l’exposition est comparable », mais il faut s’attendre à une hausse « à terme » de 20 % environ sur la bande des 3,5 GHz.

L’arrivée de la 5G ne s’est pas fait sans heurts. De nombreuses questions accompagnent le déploiement de la cinquième génération des standards pour la téléphonie mobile. L’impact de la 5G sur la santé, en raison de l’exposition aux ondes électromagnétiques, est un sujet suivi de près en France et l’Agence nationale des fréquences (ANFR) vient de publier une étude préliminaire (PDF) sur la contribution de la 5G à l’exposition aux ondes. Elle répond ainsi à une demande de Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, qui avait dévoilé fin 2020 « un vaste programme de mesures pour l’évaluation de l’exposition du public aux ondes électromagnétiques ».

Pour mener à bien son étude, l’ANFR précise avoir effectué « plus de 3 000 mesures » sur un échantillon de 1 500 pylônes en 2020 et 2021. Cette campagne de mesures sur les bandes de fréquence 700 MHz, 2100 MHz (des bandes dites « basses ») et 3,5 GHz avait pour objectif de « caractériser l’influence de la 5G » sur le niveau d’exposition aux ondes électromagnétiques. Avant de s’intéresser aux premiers résultats, il convient de rappeler que les « bandes basses » sont déjà utilisées par la 3G et la 4G tandis que la nouvelle bande 3 500 MHz – définit comme la bande-cœur de la 5G – a été autorisée par l’Arcep en novembre 2020. C’est cette bande qui permet des débits accrus.

L’exposition est « comparable » avant et après la 5G

Les résultats de l’ANFR indiquent que l’exposition est « comparable » avant et après l’introduction de la 5G. Cela se vérifie plus particulièrement sur les bandes basses où l’on constate que l’exposition « reste stable » malgré une adaptation à la 5G. En ce qui concerne la bande des 3,5 GHz, on observe en revanche que l’exposition « augmente très légèrement » avec une contribution supplémentaire moyenne de 0,11 volt par mètre (V/m). L’AFR ajoute cependant que cette progression « est faible par rapport à la limite réglementaire, fixée à 61 V/m pour cette bande ». « L’arrivée de la 5G dans cette bande n’a entraîné qu’une augmentation très faible du niveau de l’exposition globale », conclut l’ANFR.

Pour l’Agence nationale des fréquences, ce « très faible accroissement de l’exposition » en bande 3,5 GHz peut s’expliquer par le fait que « peu d’utilisateurs sollicitent pour le moment le réseau par rapport à son potentiel ». Une précision qui semble confirmer que la 5G est encore boudée par les Français, alors même que de nombreux forfaits et smartphones compatibles 5G sont désormais disponibles.

Sur la bande des 3,5 GHz, une hausse d’environ 20 % est à prévoir

Pour son rapport, l’ANFR a donc décidé d’aller plus loin et de réaliser des mesures complémentaires dans la bande des 3,5 GHz. Elle a généré du trafic sur 370 sites, en téléchargement un fichier de 1 Go. Les premiers résultats mettent en évidence une augmentation moyenne de 16 % de l’exposition. « Ces résultats suggèrent une augmentation à terme de l’ordre de 20 % de l’exposition globale dans les zones où la bande 3,5 GHz sera déployée, à mettre en rapport avec les 50 % de capacité supplémentaire que cette nouvelle bande procure aux réseaux mobiles ouverts au public », précise l’ANFR. Enfin, elle indique en outre que ce rapport provisoire sera complété et que « les mesures se poursuivront » afin de suivre l’évolution de l’exposition « en fonction de l’accroissement attendu du trafic dans les prochaines années ».

Plus tôt cette année, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait relevé que le déploiement en cours de la 5G ne présentait « pas de risques nouveaux pour la santé ». Avec les éléments à disposition, l’Anses considérait également « comme peu probable que le déploiement de la 5G dans la bande de fréquences autour de 3,5 GHz constitue […] de nouveaux risques pour la santé ». Elle insistait toutefois sur la « nécessité de poursuivre les recherches » sur l’exposition aux diverses fréquences d’ondes et leurs éventuelles conséquences sanitaires.

Concernant la bande de fréquences 26 GHz, dont l’attribution des fréquences se fera après l’élection présidentielle de 2022, l’Anses expliquait que les données n’étaient « pas suffisantes pour conclure à l’existence ou non d’effets sanitaires ».

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Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste
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