Après un second opus qui dévoile de nouvelles facettes troublantes de l’univers de La Plateforme, les spectateurs s’interrogent : cette dystopie angoissante pourrait-elle se prolonger avec un troisième volet ?
Après le succès inattendu du premier volet sorti durant le confinement de 2020, La Plateforme revient avec un second opus, disponible depuis le 4 octobre sur Netflix. À première vue, il était légitime de craindre un simple recyclage du premier film, avec un retour dans cet univers carcéral oppressant où les détenus luttent autour d’une thématique aussi puissante que dérangeante : la nourriture.
Bien que cette suite ne révolutionne pas le genre, il faut reconnaître que le twist final du thriller psychologique réussit à offrir une nouvelle perspective sur l’ensemble des deux œuvres. Ce dénouement laisse d’ailleurs entrevoir la possibilité d’une suite, suggérant que l’univers de La Plateforme pourrait encore s’étendre.
La fin ou le début ?
Attention, spoilers. Dès les premières minutes de ce second opus, on s’attend naturellement à une continuité avec le premier film d’horreur. Une simple suite logique. Mais c’est là que réside toute l’astuce du scénario : ce n’est pas une suite, mais bien un préquel. Un retournement aussi inattendu qu’efficace, qui prouve que, malgré une certaine redondance dans la forme, La Plateforme 2 parvient à déjouer les attentes du spectateur avec une révélation finale plutôt bien pensée.
Ce qui déstabilise le spectateur dans ce second opus, c’est bien entendu le scénario. Alors que dans le premier film, l’anarchie régnait sans partage, avec les premiers se gavant de nourriture pendant que les derniers mouraient de faim, cette suite introduit un nouveau système. Désormais, chaque détenu ne peut manger que le plat qui lui est attribué, un fragile consensus élaboré entre eux pour tenter de maintenir un semblant d’ordre, dont les failles apparaissent rapidement.
Les deux protagonistes liés
Si l’on se remémore le premier film, où Goreng lutte ardemment pour instaurer un système plus juste, on pourrait logiquement supposer que l’organisation en place dans cette suite est l’aboutissement de ses efforts. Et pourtant, il n’en est rien !
La vérité éclate à la fin du film, lorsque Perempuán, la nouvelle protagoniste, descend au fond de la Fosse. Alors qu’elle se révolte contre ce système certes plus équitable mais toujours violent, elle découvre des prisonniers qui lui révèlent que seul l’enfant qu’elle trouve au 333e niveau peut être sauvé.
Cette révélation fait écho à la dernière scène du premier film avec Goreng, et dévoile la suite de son parcours dans les profondeurs de la Fosse. Il y retrouve Perempuán, qui se révèle être son ex-compagne, entrée volontairement dans cette prison-tour avant lui, pour affronter la culpabilité qu’elle ressent suite à la mort de son fils. Elle est donc l’origine du chaos qu’expérimente son ex petit-ami dans sa propre détention.
La Plateforme 3 ?
« Les deux films s’associent parfaitement et enrichissent l’univers de La Plateforme pour offrir une expérience complète », a déclaré le réalisateur Galder Gaztelu-Urrutia dans une interview accordée à Allociné.
Si l’on comprend que plusieurs tentatives de révolution ont échoué, toujours rattrapées par la nature humaine et son penchant pour le chaos, de nombreuses zones d’ombre persistent. Pourquoi des enfants se retrouvent-ils dans cette prison cauchemardesque ? Les sauver représente-t-il une forme de rédemption pour les prisonniers ? Qui a créé la Fosse, et dans quel but ?
Les questions laissées en suspens continuent de hanter les spectateurs. Dans une interview pour le média espagnol Cocinillas, le réalisateur a exprimé son souhait de réaliser un troisième volet, mais la décision finale est désormais entre les mains de Netflix, qui n’a encore rien officialisé. Le sort de cette suite dépendra probablement du succès de ce second opus, qui semble bien engagé pour l’instant.