Critique

Project L : un Tetris version jeu de société tout aussi enivrant

30 novembre 2021
Par Ugo Bocchi
Attention : gros coup de nostalgie en prévision pour les fans de “Tetris”.
Attention : gros coup de nostalgie en prévision pour les fans de “Tetris”. ©Creative Commons

Pas de musique entêtante, mais une mécanique similaire à Tetris. Project L est une réussite pour les nostalgiques. Mais pas que.

Il suffit de se rendre sur leur site de crowdfunding pour se rendre compte à quel point la sortie de Project L a été compliquée. À cause de différents défauts de fabrication et du coronavirus, les méticuleux et rigoureux éditeurs de Boardcubator ont dû remballer et renvoyer le jeu plusieurs fois avant de le lancer officiellement en 2020. Il y a deux ans, ils ont même dû reporter les tests et la présentation devant le public au salon international du jeu d’Essen en Allemagne. Frustrant.

Mais l’attente en valait la peine. Élégant, épuré, simple : au premier coup d’œil, Project L est un bel objet. En cuisine, on a coutume de dire que la présentation d’un plat est aussi importante que son goût et qu’elle ouvre l’appétit. L’idée s’applique aussi aux jeux de société. L’esthétique du Tetris version plateau fait plaisir à voir et donne rapidement envie de se plonger dans une partie. Ce qui, d’ailleurs, n’enlève rien au gameplay, tout aussi plaisant.

Project L a des arguments pour les compétiteurs, mais aussi pour les solitaires

Le but du jeu est très simple : finir ses puzzles. Chacun d’entre eux rapporte plus ou moins de points en fonction de leur difficulté (les blancs sont faciles, les noirs difficiles) et pour cela, il faut se servir de pièces qui ont les mêmes formes que dans Tetris. Chaque joueur peut alors utiliser (avec clairvoyance de préférence) les trois actions dont il dispose lors de chaque tour. Il peut par exemple piocher un nouveau puzzle, prendre ou échanger une nouvelle pièce ou commencer à remplir ses puzzles. La partie est terminée (généralement en moins d’une demi-heure et c’est peut-être son seul défaut) quand il n’y a plus de puzzle noir à piocher. Et, en toute logique, le gagnant est celui qui a récolté le plus de points.

On se rend vite compte que le moindre détail, la moindre décision ou hésitation peut avoir des conséquences sur le résultat de la partie. Comme avec Splendor ou Les Aventuriers du rail, il est finalement question de mathématiques, de capacités d’adaptation et de spontanéité, car les actions des autres joueurs peuvent influer sur une stratégie en cours. De quoi ravir ceux qui voient les jeux de société comme une manière de se mesurer aux autres. C’est assez prenant et addictif. Mais Project L possède également des arguments pour ceux qui aiment simplement se détendre et passer des heures sur un casse-tête. Une variante solitaire est possible et colle plus aux origines et aux influences de ce jeu de société, à savoir Tetris, qui satisfaisait le plaisir de faire rentrer des carrés dans des ronds.

Un Tetris version jeu de société globalement réussi

Encore une fois, l’expression « c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures » se vérifie. La mécanique de Tetris est toujours aussi actuelle et satisfaisante. Bien qu’un peu différente avec Project L, puisque les différentes formes de puzzles remplacent l’unique monde rectangulaire et vertical de la Gameboy, elle remplira de nostalgie les amoureux de jeux rétro. Seul, en famille ou entre amis, se lancer dans une partie de Project L, c’est l’assurance de passer un bon moment. Beau, passionnant et enivrant jusqu’à parfois la surchauffe de cerveau, il aurait tout à fait sa place sous un sapin de Noël.

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Ugo Bocchi
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Journaliste
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