Vent de panique chez les collectionneurs de monstres de poche. Selon les évolutions des règles fiscales concernant les objets de collection, beaucoup craignent que ces cartes soient rattrapées par le fisc. Mais est-ce vraiment le cas ?
Le petit monde des cartes à collectionner est en constante évolution. De Yu-Gi-Oh! à Magic : The Gathering, nombreuses sont les franchises à avoir su suffisamment capturer le cœur des fans du monde entier pour survivre au passage du temps – et Pokémon en fait partie. Depuis leur introduction initiale dans les années 1990, l’envie des meilleurs dresseurs de la planète de toutes les collectionner n’a jamais disparu. Mais en dehors du jeu en lui-même, les possesseurs de ces cartes colorées ornées de créatures fantastiques savent qu’elles ont un autre intérêt : leur prix parfois exorbitant.
Le dernier des combats
Il faut dire que les Pokémons ont fait du chemin depuis leur création en 1996, au Japon. Il n’a pas fallu attendre longtemps après le lancement des premiers jeux Pocket Monsters Red et Green par Nintendo pour qu’une première version des cartes à collectionner voit le jour, offrant aux fans une nouvelle manière d’explorer cet univers captivant par un nouveau prisme. Mais les années ont passé, et certaines cartes se sont faites de plus en plus rares.
À titre d’exemple, le Youtubeur américain controversé Logan Paul a déboursé plus de 4 millions d’euros il y a deux ans pour dégoter une carte « Pikachu illustrator ». Et ce n’est pas un cas isolé. En effet, les enchères pour certaines cartes peuvent commencer à plusieurs centaines de milliers d’euros.
On recense aujourd’hui 8% des Français parmi les collectionneurs de cartes Pokémon, et de nombreuses rumeurs semblent indiquer que les évolutions des règles fiscales concernant les objets de collection pourraient frapper ces amateurs. La réalité est toutefois plus complexe. Comme le rappelle l’avocat Thomas Le Boucher aux Échos, « l’administration ne fait qu’appliquer le texte européen, qui définit clairement une liste d’objets de collection, dont les cartes de jeu ne font pas partie ».
Pourquoi ? Car pour être considéré comme tel au sens légal du terme, il faut « présenter un intérêt historique ou ethnographique, c’est-à-dire marquer un pas caractéristique de l’évolution des réalisations humaines, ou illustrer une période de cette évolution ». Il faut néanmoins rappeler que toute transaction supérieure à 5000€ sur des cartes de collection s’accompagne d’une charge fiscale gobale de 36,2% (selon la loi sur les biens de consommation). La taxe pour la vente d’objet de collection supérieure à cette somme est quant à elle de 6%.