Critique

Kung Fu Panda 4 : que vaut le dernier volet du film d’animation culte ?

27 mars 2024
Par Robin Negre
“Kung Fu Panda 4”.
“Kung Fu Panda 4”. ©DreamWorks

Le nouveau film d’animation DreamWorks ne parvient pas à renouveler la formule malgré un discours intéressant sur la transmission.

Le panda Po est de retour dans Kung Fu Panda 4, nouvel opus de la célèbre saga d’animation consacrée aux arts martiaux et signé DreamWorks. Après une première trilogie permettant de suivre le récit initiatique du personnage — de ses débuts à l’accomplissement de ses plus hauts exploits –, il est temps pour lui de trouver un successeur digne de devenir le nouveau Guerrier Dragon.

Bien que touchant à des thématiques propres aux arts martiaux, le film ne parvient pas à donner corps à son sujet et se perd dans une intrigue convenue, sans surprise et à la résolution facile.

©DreamWorks

Kung Fu Panda a toujours eu un rapport paradoxal et contradictoire vis-à-vis des arts martiaux. Bien que cherchant à rendre hommage à la discipline du Kung Fu, la saga s’en moque allègrement en ressassant tous les poncifs et les clichés du genre.

Le quatrième film ne fait pas exception et ne parvient pas à traiter de l’activité sans la dénaturer. Pourtant, le film s’ouvre avec une once d’espoir : d’une façon presque surprenante, l’introduction laisse comprendre que le personnage doit accepter que rien n’est immortel et que même lui doit, à son tour, passer la main. Malheureusement, tout le propos intéressant sur la transmission — et qui concerne aussi les pères de Po — se noie dans une intrigue clichée au possible, lorsqu’un nouvel adversaire surgit et menace l’équilibre et la paix instaurée. Po se lance dans une dernière mission, et un long road-trip débute.

©DreamWorks

Une animation sans éclat

Faisant face à une polymorphe capable de se transformer en n’importe qui, Po est accompagné d’un nouveau personnage, une jeune renarde voleuse lui indiquant le chemin. Kung Fu Panda 4 joue ainsi sur la carte du Buddy movie avec toutes les étapes attendues dans ce genre de relation.

Suivant un fil conducteur sans jamais en dévier, le nouveau venu des studios DreamWorks ne réinvente même pas son animation, alors que les précédents films du studio se sont démarqués grâce à leurs approches visuelles innovantes. C’était le cas des Bad Guys en 2022 mais surtout du Chat Potté 2 : La Dernière Quête en 2023 et son animation réinventant le style DreamWorks, entre 3D aplatît et 2D récurrente.

©DreamWorks

En tant que film inscrit dans une saga, Kung Fu Panda 4 continue à développer son personnage, avec ses forces et ses faiblesses. Seulement, avec maintenant quatre films, Po mérite un peu plus de risques et de surprises s’il veut continuer à convaincre et à présenter un intérêt.

Comme souvent, le studio a besoin de désamorcer ses meilleures idées par une succession de blagues ou par l’utilisation d’un humour trop enfantin. La conclusion tombe ainsi subitement, sans construction rythmique ou émotionnelle suffisamment forte pour contrebalancer avec la prévisibilité de l’intrigue.

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Nouvelle mission et nouveaux personnages — malgré l’absence étrange de certains visages familiers — sont au programme de ce Kung Fu Panda 4, qui apparait somme toute comme un DreamWorks mineur.

Trop facile dans sa construction et son rythme, le film manque de panache et continue de traiter des arts martiaux comme une vaste blague, balayant de la main tout début de thématiques plus profondes. Au bout d’un film, le résultat était déjà pénible, au bout de quatre, il devient évident que Po devrait prendre une retraite définitive.

La bande annonce de Kung Fu Panda 4.

Kung Fu Panda 4, de Mike Mitchell, 1h34, au cinéma dès le 27 mars 2024.

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