Le réalisateur de Dune, deuxième partie a débuté sa carrière au Canada avant de faire sensation à Hollywood. Entre les drames, les thrillers et la science-fiction, retour sur trois films pour comprendre Denis Villeneuve.
1 Polytechnique, 2009
Après deux films remarqués pour leur ambiance unique voire étrange — Un 32 août sur terre (1998) et Maelström (2000) —, Denis Villeneuve s’empare d’un dramatique fait d’actualité pour son troisième long-métrage : la tuerie de l’École polytechnique de Montréal en 1989 qui fait 15 morts (dont le tireur).
Polytechnique adopte le point de vue de deux étudiants et retrace les évènements en utilisant les témoignages des survivants. Avec un noir et blanc élégant, Denis Villeneuve pénètre véritablement dans le quotidien de l’école et montre les étudiants dans leur vie quotidienne, avant de créer une rupture totale lorsque le drame commence. Polytechnique est un film choc, saisissant, qui montre déjà toute l’étendue du talent de son réalisateur quant à l’utilisation de la tension.
2 Enemy, 2013
Le passage à Hollywood permet à Denis Villeneuve de consolider son cinéma en tournant avec des acteurs prestigieux, donnant véritablement corps à sa filmographie. Après le succès de Prisonners (2013), il retrouve Jake Gyllenhaal sur Enemy et réalise son film le plus propice à l’interprétation et la bizarrerie (avec Maelström, probablement).
Adaptant le livre de José Saramago, Enemy suit le destin d’un professeur d’université alors qu’il tombe sur son sosie parfait. Un jeu de faux-semblant s’installe et les évènements prennent des proportions gigantesques. Enemy, c’est la rencontre entre Denis Villeneuve et Hollywood : l’imagerie soudaine frappe le spectateur, et la compréhension de l’ensemble à travers les symboles et la métaphore continue d’alimenter les débats. Un film à voir et surtout à revoir pour espérer en percer les différents mystères.
3 Premier Contact, 2016
Après le drame et le thriller, Denis Villeneuve s’essaye à la science-fiction et trouve son genre de prédilection ou, en tout cas, celui qui devient le plus dominant dans sa filmographie. Premier Contact avec Amy Adams et Jeremy Renner offre une invasion extra-terrestre d’un nouveau genre, qui tranche radicalement avec les attentes apocalyptiques du postulat.
Dans le film, la sobriété et la contemplation sont de mises, permettant au cinéaste d’instaurer une ambiance onirique, portée par ses comédiens et par les surprises d’un récit plus riche qu’il n’y parait. La science-fiction offre au réalisateur un nouveau terrain de jeu qu’il emploie selon ses thématiques : la compréhension de sa propre histoire et le questionnement sur le destin. Deux thèmes qu’il conservera quasiment tout au long de sa filmographie et qui sont à retrouver dans son diptyque de Dune.