À l’occasion du Grand Prix du Festival d’Angoulême qu’elle vient de recevoir, L’Éclaireur sélectionne trois titres de l’autrice pour plonger dans son univers artistique singulier à travers trois de ses personnages emblématiques.
1 – Gemma Bovery
Au début des années 2000, Posy Simmonds, autrice de bandes dessinées et de littérature jeunesse au Royaume-Uni, sort une nouvelle création intitulée Gemma Bovery, après une publication hebdomadaire sur trois ans de l’album dans un journal. Les critiques sont unanimes, la bande dessinée s’exporte dans d’autres pays — aux éditions Denoël en France — et Posy Simmonds confirme sa place essentielle dans le monde de l’art.
Gemma Bovery, librement adapté de Madame Bovary, suit les aventures d’un jeune couple anglais dans un village normand, entre les déceptions et les affaires amoureuses. Comédie satirique sur la vie paisible en village avec des personnages hauts en couleurs, Gemma Bovery a également été adapté au cinéma en 2014 avec Gemma Arteton dans le rôle titre, aux cotés d’un certain Fabrice Luchini.
2 Tamara Drewe
En 2005, Posy Simmonds propose une nouvelle œuvre portée par un personnage fort — également publiée de façon hebdomadaire dans un premier temps — intitulée Tamara Drewe (Denoël). L’histoire est celle de Tamara, une jeune fille séduisante qui travaille à Londres dans la rubrique people d’un grand média. Suite au décès de sa mère, elle retourne dans son village de campagne et déstabilise profondément les habitants du coin, peu habitués à voir une personne de son envergure chez eux.
Avec cette œuvre, Posy Simmonds garde une thématique commune à Gemma Bovery en s’intéressant à la vie de village et aux décalages face aux « normes » de la grande ville. Tamara Drew est une bande dessinée mêlant la romance, la comédie et le propos social, et a également été adaptée au cinéma en 2010 avec… Gemma Arteton dans le rôle titre.
3 Cassandra Drake
Changement de style avec Cassandra Drake (Denoël) en 2019, qui suit cette fois le quotidien agité d’une vieille londonienne aigrie, proche de son argent et bien décidée à conserver ses biens, jusqu’au jour où son ex-locataire l’entraine dans une spirale infernale.
Avec Cassandra Drake, Posy Simmonds continue de dépeindre l’Angleterre moderne avec ses paradoxes et ses contradictions en choisissant cette fois-ci une figure plus marquée par le temps que ses précédentes héroïnes, inspirée du polar noir et du thriller. La bande dessinée, intense, confirme le talent de l’autrice pour imaginer et créer en quelques traits des personnages éclatants d’authenticité. Vers une adaptation au cinéma dans quelques décennies avec Gemma Arteton ?
