Dans son procès qui l’oppose à Masimo, la firme à la pomme pourrait opter pour le retrait pur et simple des fonctionnalités incriminées.
Des Apple Watch moins fonctionnelles ? C’est l’issue vers laquelle semble se diriger Apple après que le procès intenté par l’entreprise d’e-santé Masimo a trouvé une oreille attentive du côté de l’International Trade Commission aux États-Unis.
Apple en sursis
La firme de Cupertino devait serrer les dents depuis plusieurs semaines, mais ses efforts n’ont pas suffi. Bénéficiant d’un recours dans l’arrêt des ventes de ses dernières montres sur le territoire américain, le temps que ses ingénieurs planchent sur une mise à jour tentant de rectifier le tir et évacuer les suspicions de vol de brevet, le couperet est finalement tombé. Pour Masimo et ses avocats, ce qu’a entrepris Apple est insuffisant.
Hier, Apple a donc été forcé de se montrer conciliant en annonçant que les fonctionnalités d’oxymètre des Apple Watch Series 9 et Ultra 2 allaient être désactivées sur les modèles encore en magasin. Un assouplissement qui a l’air de convaincre Masimo. « Les déclarations d’Apple concernant une montre redesignée qui ne contienne pas d’oxymètre est un gage de responsabilité », a déclaré Matt Whewell, directeur de la communication de Masimo à The Verge.
Cette décision ne concerne pas les montres déjà acquises par les clients, et se limite dans tous les cas au marché américain. Ceci étant, Apple a, une nouvelle fois, réussi à obtenir un recours et pourra continuer de commercialiser ses montres comme si de rien n’était le temps qu’une procédure d’appel aille à son terme.
Une impasse
L’affaire dure en réalité depuis plus de trois ans. En 2020, Masimo avait accusé Apple d’avoir violé certains de ses brevets concernant, justement, un oxymètre. L’affaire n’avait jusqu’alors pas fait grand bruit avant que l’Internation Trade Commission américaine s’en saisisse, fin 2023.
Masimo n’en est pas à son premier procès. En 2009, l’entreprise avait déjà attaqué Philips en justice concernant un vol de brevet également lié à sa technologie d’oxymètre. La marque avait perdu en appel et avait été forcée de payer une amende de 300 millions de dollars à Masimo.
D’après BFMTV, la vente de son oxymètre représente près de 80% des revenus du géant de l’e-santé, qui a notamment participé à l’effort de santé publique pendant le gros de la pandémie de Covid-19 en fournissant les hôpitaux avec des versions miniatures de son produit.