Critique

Festival d’Angoulême 2024 : Brume, ou les trépidations d’une petite sorcière

07 janvier 2024
Par Robin Negre
La couverture de “Brume - Tome 1 : Le Réveil du dragon“.
La couverture de “Brume - Tome 1 : Le Réveil du dragon“. ©Glénat

Cette semaine, L’Éclaireur s’intéresse à l’album Brume : Le Réveil du dragon, sélectionné dans la catégorie jeunesse du prochain Festival d’Angoulême.

Quand une jeune enfant se rêve apprentie sorcière, c’est toute la vie du village qui est sur le point d’être chamboulée… Dans la bande dessinée Brume – Tome 01 : Le Réveil du dragon (Glénat), Jérôme Pélissier et Carine Hinder invitent le lecteur à un charmant voyage empli de mythes et de légendes, au trait coloré et à l’attachement instantané. Une aventure qui pose des bases réjouissantes pour une longue épopée ! (On l’espère).

Brume : Le Réveil du dragon débute alors que la sorcière du village Naïa — inspirée de la véritable sorcière de Rochefort-en-Terre au XIXème siècle — a disparu mystérieusement depuis sept ans, laissant les habitants craintifs face aux dangers de la forêt.

La jeune Brume, convaincue d’être une sorcière puissante, n’a qu’un rêve : ouvrir sa boutique de sorcellerie et protéger les habitants comme le faisait Naïa. Voyant que sa fille n’en démordra pas, le père adoptif de Brume lui confie un secret : lorsqu’il l’a trouvé, des années avant, au cœur d’un brouillard — lui donnant son nom –, il y avait à coté du nourrisson un véritable grimoire de sorcière…

Dès les premières pages, l’album pose avec talent les enjeux, les personnages et leurs relations. Brume est une enfant aussi attachante qu’énergique, bénéficiant d’une certaine naïveté contrebalancée par une conviction sans faille.

Accompagnée d’un petit cochon amateur de chocolatine et de son ami Hugo, elle se lance dans la confection de potions, même si elle n’a aucune formation en sorcellerie. Quand une potion tourne mal, pas le choix, il faut aller dans la forêt interdite !

Aventure, humour et émerveillement

La grande force de ce premier tome de Brume réside assurément dans l’équilibre subtil entre l’humour, l’esthétisme et la caractérisation de ses personnages. L’œuvre est à la fois profondément drôle — via l’utilisation de répliques ou de détails cachés en arrière-plan —, sans jamais sacrifier l’émotion et la magie. 

Chaque planche fait ainsi avancer l’histoire vers un dénouement des plus intéressants, et les auteurs arrivent à poser plusieurs pistes narratives donnant terriblement envie de découvrir la suite. Brume : La Forêt des âmes perdues, est d’ailleurs disponible depuis le 3 janvier !

Brume a ainsi cette qualité des récits initiatiques qui montrent subtilement toutes les pistes d’évolution possibles à travers la riche mythologie installée dès les premières cases et les mystères posés.

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Il faut dire que la direction artistique de l’album est une merveille. Entre l’inspiration gothique de fantasy et le folklore de Bretagne — offrant par moments un style très arthurien ou merlinien –, le mélange audacieux des styles confère une identité propre à l’album, très référencé, et donnant envie de s’y plonger et d’apprécier chaque contours de maisons et chaque détails de la forêt.

Il est de ces albums qui réussissent à émerveiller grâce à leur simplicité. Brume : Le Réveil du dragon est de ceux-là, et derrière ce titre jeunesse se cache tous les ingrédients du récit d’aventure intriguant, capable d’évoluer vers quelque chose d’épique et folklorique. Idéal pour les amateurs de sorcelleries et de légendes !

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