Actu

Selon la BCE, l’intelligence artificielle menace les salaires et non les emplois

29 novembre 2023
Par Kesso Diallo
L'étude mentionne des « impacts neutres à légèrement négatifs » sur les salaires.
L'étude mentionne des « impacts neutres à légèrement négatifs » sur les salaires. ©Stokkete / Shutterstock

Alors que les entreprises ont investi massivement dans cette technologie, les économistes cherchent encore à évaluer son impact sur le marché du travail, indique la Banque centrale européenne dans une étude.

Les récents progrès en matière d’intelligence artificielle (IA) ont relancé le débat concernant l’impact de cette technologie sur l’emploi. Malgré les craintes de nombreuses personnes d’être remplacées par l’IA, elle crée des emplois plus qu’elle en détruit jusqu’à présent. Son adoption rapide pourrait cependant réduire les salaires, d’après une étude publiée mardi par la Banque centrale européenne (BCE).

Un impact à déterminer 

Bien que les salariés s’inquiètent pour leur avenir professionnel, les économistes cherchent encore à évaluer l’impact de l’IA sur le marché du travail. La BCE a ainsi examiné le lien entre les technologies basées sur celle-ci et les parts d’emploi dans 16 pays européens entre 2011-2019, soit avant l’arrivée de ChatGPT et d’autres modèles d’IA générative. « Ces années ont vu l’essor d’applications d’apprentissage profond telles que le traitement du langage, la reconnaissance d’images, les recommandations basées sur des algorithmes ou la détection de fraude », a expliqué l’agence publique. Autrement dit, bien que leur portée soit plus limitée que les outils d’IA générative, ces technologies suscitent toujours des inquiétudes quant à leur impact sur l’emploi. 

D’après le bulletin de recherche publié par la BCE, environ 25% de tous les emplois dans ces pays concernaient des professions fortement exposées à l’automatisation basée sur l’IA. L’agence publique précise que la part de l’emploi dans les secteurs exposés à cette technologie a augmenté, affectant généralement les postes hautement qualifiés et non les emplois peu ou moyennement qualifiés. « Le degré d’exposition est autant une opportunité qu’un risque », a-t-elle indiqué, expliquant que « le résultat en matière d’emploi dépend de la question de savoir si les technologies basées sur l’IA remplaceront ou compléteront le travail »

Concernant les salaires, l’étude mentionne des « impacts neutres à légèrement négatifs », mais les effets de l’IA sur ces derniers pourraient s’accroître. Malgré ces résultats, les technologies basées sur l’IA sont toujours en développement et en cours d’adoption donc « l’essentiel de leur impact sur l’emploi et les salaires – et donc sur la croissance et l’égalité – n’est pas encore visible », souligne cependant la BCE. 

L’agence précise néanmoins que les résultats contrastent avec les précédentes révolutions technologiques, lors desquelles l’informatisation a réduit « la part relative de l’emploi des travailleurs moyennement qualifiés, ce qui a entraîné une polarisation » de l’emploi vu que « l’automatisation basée sur l’IA est associée à une augmentation de l’emploi en Europe – principalement pour les métiers hautement qualifiés et les jeunes travailleurs ».

À partir de
24€
En stock
Acheter sur Fnac.com

À lire aussi

Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
Pour aller plus loin