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Instagram planche sur de nouvelles fonctionnalités pour préserver la santé mentale des adolescents

11 octobre 2021
Par Kesso Diallo
Essuyant de nombreuses critiques, Instagram veut inciter les ados à faire des pauses.
Essuyant de nombreuses critiques, Instagram veut inciter les ados à faire des pauses.

Les jeunes utilisateurs seront incités à regarder d’autres sujets lorsqu’ils s’attardent du contenu nuisible, et à faire une pause avec le réseau social.

Face aux successives critiques à l’encontre d’Instagram, accusé de mettre en danger la santé mentale des adolescents, Facebook riposte. Nick Clegg, vice-président des affaires mondiales de l’entreprise, a présenté deux nouvelles fonctionnalités lors d’une récente interview accordée à l’émission State of the Union diffusée sur la chaîne américaine CNN. « Nous allons lancer quelque chose qui, je pense, aura un impact considérable : lorsque nos systèmes constatent qu’un adolescent regarde le même contenu encore et encore, et qu’il s’agit d’un contenu qui peut ne pas être propice à son bien-être, nous l’inciterons à regarder un autre contenu », a-t-il déclaré.

L’autre fonctionnalité encouragera, elle, les adolescents à « faire une pause », autrement dit à mettre Instagram en pause lorsqu’il est trop longuement utilisé. Nick Clegg a par ailleurs indiqué que les parents disposeront prochainement d’outils facultatifs de contrôle parental pour superviser la façon dont leur progéniture utilise le réseau social. La date de mise à disposition des nouvelles fonctionnalités n’a en revanche pas été mentionnée. Ces projets en cours s’ajoutent à la décision de Facebook de mettre en pause Instagram Kids, la version de sa plateforme dédiée aux enfants, annoncée fin septembre.

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Plus de transparence pour les algorithmes de Facebook

Alors que les algorithmes de Facebook sont régulièrement critiqués, Nick Clegg a réaffirmé l’idée que les régulateurs devraient mieux connaître leur fonctionnement. Il affirme qu’une plus grande transparence est nécessaire : « Les systèmes que nous avons mis en place […] devraient être tenus responsables, si nécessaire, par des réglementations afin que l’on puisse vérifier si nos systèmes se comportent tels qu’ils annoncent le faire ». Pourtant, à date, Facebook manque toujours de transparence sur le mode de fonctionnement de ses algorithmes et de son système de modération. Face à ces critiques concernant ce manque de transparence, le réseau social a annoncé l’année dernière, une nouvelle option permettant un affichage chronologique du fil d’actualité, soit sans sélection algorithmique. L’utilisateur doit en revanche choisir cette option dans les paramètres à chaque ouverture de l’application pour éviter le fil d’actualité personnalisé, qui est le paramètre par défaut.

Le porte-parole de l’entreprise a profité de son entretien pour rappeler la nécessité des algorithmes de recommandation développés par le groupe. De son propre aveu, sans eux, les utilisateurs verraient sans aucun doute passer dans leur fil d’actualité plus de contenus haineux et seraient plus encore soumis aux fake news.

De son côté, Frances Haugen, la lanceuse d’alerte à l’origine des Facebook Files, a récemment affirmé que si les algorithmes du groupe avaient bien été modifiés lors des élections présidentielles américaines de 2020, de manière à réduire la diffusion de fausses informations, ces mesures n’auraient malheureusement pas été conservées. Ce retour en arrière aurait ainsi permis à de nombreux utilisateurs de se mobiliser en vue des événements du 6 janvier, qui ont mené à l’intrusion du Capitole. Pour elle, le géant américain a clairement choisi de donner la priorité à sa croissance plutôt qu’à la sécurité de ses utilisateurs. Une affirmation que Facebook rejette.

Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste