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Avant Zombieverse sur Netflix, les trois pires téléréalités jamais créées

10 août 2023
Par Vincent Oms
"Zombieverse" est disponible depuis le 8 août sur Netflix.
"Zombieverse" est disponible depuis le 8 août sur Netflix. ©Netflix

Si l’idée du dernier show coréen proposé par la plateforme de streaming est originale, elle rappelle aussi que le concept a souvent dérapé.

Les productions coréennes occupent une place de plus en plus importante au sein des programmes de Netflix. Dans le sillage du succès planétaire de Squid Game, on retrouve des séries d’action comme la récente La traque dans le sang, gros succès d’audience, de science-fiction comme Black Knight ou encore un The Walking Dead revisité avec All Of Us Are Dead, horrifique série de zombies.

C’est cette dernière qui a inspiré les créateurs de Zombieverse, qui ont imaginé une téléréalité d’un genre un peu particulier. Ses participants y sont confrontés à une invasion de morts-vivants et doivent s’organiser pour survivre. Bien sûr, ce virus n’existant fort heureusement pas (encore), il s’agit surtout d’une parodie. Mais ce concept loufoque nous rappelle à quel point la téléréalité a déjà démontré autrefois qu’elle n’avait aucune limite, morale ou physique. Trois exemples parmi les plus trashs.

1 The Swan en 2004

Mêler voyeurisme, humiliation, body shaming et normes de beauté caricaturales, tout à la fois, cela peut paraître difficile. Pourtant, ce défi a été relevé haut la main par The Swan, un programme lancé par la chaîne Fox consistant à transformer de supposés « vilains petits canards » en cygnes (swan, en anglais). Chaque émission voyait donc deux candidates passer sous diverses interventions à coups de bistouri, afin de remporter un « duel de beauté ».

Aucune prise en compte de l’état psychologique des candidates, des opérations douloureuses et des résultats parfois contestables ainsi qu’une forme de voyeurisme malsain autour de réactions de leur entourage, parfois sordides… On tient là l’un des pires exemples du genre. À tel point que le journaliste Charlie Brooker, créateur de la série Black Mirror, s’en était pris violemment à l’émission lorsqu’il officiait encore pour la chaîne britannique Channel 4.

2 Who’s Your Daddy ? en 2005

Très à l’aise avec le format, surtout lorsqu’il s’agit d’explorer les limites de la décence, la Fox a aussi osé aborder le délicat sujet de l’adoption et des parents biologiques avec Who’s Your Daddy. Comme le titre le laisse entendre, reprenant un jeu de mots anglais d’encore plus mauvais goût dans ce contexte, cette téléréalité tournait autour de l’identité d’un père biologique, qu’une jeune femme jadis adoptée devait retrouver parmi huit candidats. Le gagnant réussissant à la convaincre (oui, le véritable père pouvait perdre, quelle chouette idée) devait alors empocher la somme rondelette de 100 000 dollars.

Sans doute de quoi payer les séances de psy nécessaires à sa supposée fille et lui-même pour se remettre de ce déballage médiatique indécent. Aux États-Unis, le scandale a surtout porté sur la véritable gifle assénée par le programme aux parents adoptifs et à leur importance. Avec des audiences catastrophiques, le show a donc, à son tour, connu l’abandon par ses géniteurs. Le karma, finalement.

3 My Strange Addiction en 2010

Avec cette série lorgnant plus vers le documentaire que la téléréalité, difficile de faire la part des choses. Ici point de candidats, mais bien des personnes souffrant de troubles obsessionnels… Du moins, en apparence. En effet, son diffuseur, The Learning Channel, a fait l’objet de nombreux scandales autour de documentaires faisant intervenir des acteurs, un peu comme dans Zombieverse — qui lui ne cherche à tromper personne. Si certains cas assez classiques (quoique dramatiques) semblent crédibles, avec des accros au shopping, au ménage ou au sport, la série dérive peu à peu vers des comportements beaucoup plus étranges.

Un homme qui se nourrit régulièrement de verre pilé et de munitions, une femme qui mange des cailloux, ou une autre qui, après avoir passé des années à transporter l’urne funéraire de son mari, fini par en grignoter peu à peu le contenu… Comme une forme d’escalade dans l’exploration des pires idées qui pourraient passer par la tête de producteurs en mal de sensations fortes. Et encore, on vous a épargné les plus nauséabondes, qui constituent une large majorité du show.

Verdict : on préfère encore les zombies de Netflix, finalement.

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Article rédigé par
Vincent Oms
Vincent Oms
Journaliste
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