Article

Opera One : on a testé le navigateur web boosté à l’intelligence artificielle

17 juillet 2023
Par Florence Santrot
Opera One : on a testé le navigateur web boosté à l'intelligence artificielle
©DR

L’éditeur Opera a dévoilé un nouveau navigateur, Opera One, qui a pour spécificité d’intégrer nativement de l’intelligence artificielle. On l’adopte ou pas ? Réponse dans notre test.

Depuis des années, l’entreprise norvégienne Opera édite des navigateurs web. Si son utilisation reste relativement marginale (3,22 % de parts de marché) comparée à Google Chrome (62,55 %), Safari d’Apple (20,5 %) ou encore Microsoft Edge (5,28 %), il n’en demeure pas moins que la firme ne cesse d’innover dans différents domaines. Dernière nouveauté en date : Opera One, un tout nouveau navigateur – officiellement lancé le 20 juin dernier, mais encore en beta.

Opera One a pour ambition de devenir son logiciel de référence et apporte bon nombre d’améliorations, comme des onglets repensés et des nouveautés inédites. Parmi elles, le navigateur web intègre désormais nativement de l’intelligence artificielle. Une innovation qui méritait bien que l’on installe Opera One et qu’on le teste quelques semaines pour vous livrer notre ressenti sur son utilisation au quotidien.

Les îlots d’onglets pour mieux les classer

Cela fait partie des grandes nouveautés d’Opera One et c’est aussi ce qui change profondément dans l’utilisation du logiciel au jour le jour. De quoi s’agit-il quand on parle d’îlots d’onglets, ou Tab Islands en anglais ? C’est une fonction intéressante qui organise automatiquement plusieurs onglets issus d’un même site en un seul groupe. Il suffit ensuite de cliquer sur l’onglet principal pour que celui-ci se déploie et affiche les différentes pages visitées.

Ici, j’ai par exemple ouvert plusieurs vidéos de trail sur YouTube…
… et Opera One m’en fait automatiquement un îlot d’onglets « youtube vidéo trail ».

Quel intérêt ? Par exemple, si vous travaillez sur plusieurs documents Google, l’intelligence artificielle d’Opera One le détecte et va créer un îlot d’onglets sans que vous ayez à vous en préoccuper. Même chose si vous avez chargé plusieurs pages d’un site marchand pour comparer les produits simultanément. L’îlot d’onglets vous permet de basculer facilement de l’un à l’autre.

C’est intéressant, mais on regrette que cela soit cantonné aux pages d’un même site. On pourrait imaginer un îlot d’onglets sur un même sujet. « Je cherche un jean et j’ai visité plusieurs marques », « je prépare un rapport sur un sujet précis et j’ai ouvert différents articles pour trouver des sources et des informations »… Cela n’est hélas pas (encore ?) pris en charge par Opera One.

Intelligence artificielle : ChatGPT s’invite dans Opera One

À l’instar de Microsoft qui a mis du Bing AI dans ses outils, la firme norvégienne a glissé de l’IA dans son nouveau navigateur. Par défaut, Opera propose son système baptisé Aria. Mais il est possible dans les réglages d’activer d’autres modèles, dont le très populaire ChatGPT. Il n’est pas seul : Opera donne aussi accès à ChatSonic, un autre chatbot aux performances intéressantes. Reste que GPT sera sans nul doute la fonction AI la plus sollicitée. Elle est ici proposée en version 3.5, l’avant-dernière version donc (les abonnées payants à OpenAI auront aussi accès à GPT 4). Intégré à la barre latérale du logiciel et accessible gratuitement, le modèle d’IA va permettre, selon Opera, de proposer une « expérience de navigation redéfinie ».

Dans la lignée de Microsoft, Opera a lui aussi trouvé une manière de pallier le handicap de GPT : à savoir n’être capable que de donner des réponses à partir des données soumises pour l’entraîner. L’IA est donc bloquée à une certaine période (septembre 2021 à l’heure actuelle). Pour contrecarrer cela, Opera a donc mis au point Aria, une IA qui repose sur sa propre infrastructure, Composer, elle-même basée sur GPT d’OpenAI. Celle-ci est capable de se baser sur des données bien plus récentes afin que les réponses s’adaptent même à l’actualité du moment. Cela donne un panel d’outils IA à disposition gratuitement via la barre latérale (et un raccourci clavier) qui se révèle bien utile et pratique au quotidien. Seul bémol : Aria présente parfois des ratés et se bloque sans donner de réponse. 

Une architecture modulaire et un navigateur assez peu gourmand

Opera a ouvert son navigateur pour inviter les développeurs à développer les fonctionnalités de leur choix dans ce nouveau browser. Objectif : proposer des services qui n’existent pas ailleurs et gagner ainsi en popularité. Au cours de notre test, nous avons aussi noté que le logiciel était relativement peu gourmand en ressources. En ayant une bonne dizaine d’onglets ouverts et avec un vidéo full HD lancée sur YouTube, nous avons observé qu’il utilisait un peu plus de 1800 Mo de RAM avec un pic à 10,5 %. Très correct. En outre, Open Opera possède une option d’économie de la batterie.

On craque pour Opera One ou pas ?

Ce nouveau navigateur présente sans nul doute des points forts. Une ergonomie bien pensée (la barre latérale, que l’on retrouve aussi chez Arc Browser, est intéressante), une intégration de l’IA utile… Quant au système d’îlots d’onglets, il est attirant, mais nécessite des optimisations pour permettre de les personnaliser, de créer des îlots d’onglets de sites différents reliés par une même thématique, etc.

Sans aller jusqu’à dire que ce navigateur est prêt pour remplacer celui que vous utilisez actuellement, il mérite néanmoins d’être installé et testé. Une fois que les quelques bugs encore présents (comme ceux d’Aria) seront réglés, il pourrait même gagner en popularité.

À lire aussi

Article rédigé par