L’histoire d’amour entre le film et les spectateurs continue, mais les coulisses révèlent des choses bien moins sympathiques.
En devenant l’un des plus gros succès du box-office 2023, Spider-Man : Across The Spider-Verse a non seulement marqué l’histoire du genre, mais aussi relancé l’intérêt des spectateurs pour les films d’animation, hors productions japonaises comme Demon Slayer. Ce n’est donc pas une surprise de découvrir que derrière cette belle réussite, on retrouve les mêmes problématiques qu’avec les adaptations de mangas les plus populaires. Depuis quelques jours, le multivers a vu apparaître une dimension que personne ne voulait voir : celle d’animateurs soumis à des cadences infernales, des bas salaires, mais surtout de terribles frustrations.
Retisser la toile, encore et encore
Le site Vulture a pu s’entretenir avec quatre spécialistes de l’animation ayant œuvré sur le long métrage. Pour eux, le principal problème résidait dans la capacité de Phil Lord, scénariste et producteur de la franchise avec Chris Miller, de demander des changements radicaux une fois les scènes terminées. Voir son travail anéanti d’une phrase, pour devoir tout recommencer : on a connu des méthodes plus motivantes.
Ainsi, sur un millier d’animateurs, une centaine aurait quitté le navire en cours de production. Le prix de l’exigence ? Peut-être, notamment lorsque l’on sait que plusieurs versions différentes du film ont été distribuées, comme pour mieux illustrer le thème du multivers. Un jusqu’au-boutisme qui serait amusant, s’il n’avait pas conduit à de tels abus.
De grands pouvoirs, aucune responsabilité ?
Derrière cette posture d’exigence et des sempiternelles justifications du « crunch » par la qualité finale, on sent bien sûr pointer un manque de méthodologie. Attendre une version finalisée pour décider, ne pas être capable de se figurer un résultat avec un simple travail préparatoire apparaissent comme des travers majeurs. Le joli storytelling autour du jeune animateur en charge d’une séquence entière prend aussi un tout autre tour.
Amy Pascal, l’une des coproductrices pour Sony Pictures, a nié l’ensemble de ces témoignages protégés par l’anonymat. D’autres informations font aussi état de l’impossibilité de livrer la suite, Beyond The Spider-Verse, à la date prévue du 29 mars 2024.
