Rejoignant la longue liste des parutions effectuant une pause, le plus populaire des shōnens sportifs va lui aussi s’offrir une mi-temps.
Une bonne nouvelle, puis une mauvaise : c’est l’ascenseur émotionnel qu’ont connu les fans de Blue Lock. Comme une qualification en Champions League accompagnée de la blessure du meilleur joueur de l’équipe, le manga n’a pas eu le goût aux célébrations très longtemps.
En effet, l’organisme japonais établissant le top des ventes en divertissement, Oricon, avait récemment annoncé que Blue Lock était la série la plus vendue, avec quelque 8 millions d’exemplaires écoulés au premier trimestre 2023. De quoi surpasser des concurrents prestigieux, tels que Chainsaw Man, Jujutsu Kaisen ou Slam Dunk. L’impact de la diffusion de sa version animée lui a fait une jolie passe décisive.
Ligaments croisés
Mais en parallèle, le compte Twitter officiel Blue Lock a publié une bien triste nouvelle. L’état de santé de son auteur, Yusuke Nomura, ne lui permettra pas de tenir le rythme hebdomadaire dans les prochains jours. La sérialisation dans le Shōnen Jump ne sera donc pas présente dans le numéro à venir.
Le mangaka avait déjà effectué une pause de trois semaines en 2021, épuisé par le rythme de parution. Il avait alors détaillé son planning de sommeil, avec seulement quatre heures par nuit pendant plus d’une semaine. Comme ses collègues Gege Akutami pour Jujutsu Kaisen, ou Togashi pour Hunter X Hunter, sa santé est gravement impactée par cette cadence inhumaine.
Carton jaune aux éditeurs
Si cette pause n’a pas d’effet sur la saison 2 de l’anime, déjà en chantier du côté des studios d’Eightbit (Moi quand je me réincarne en Slime), elle continue de soulever des questions préoccupantes sur l’industrie du manga. L’escalade en termes de contenus, entre licences, spin-offs, animes, jeux vidéo et autres produits dérivés, repose sur une sérialisation au rythme infernal.
La longue liste des mangakas rattrapés par les limites d’un système aussi excessif ne peut qu’alerter l’opinion. Comme dans le monde du football, où les joueurs épuisés par un trop grand nombre de matchs se blessent de plus en plus souvent, le problème ne peut être résolu que par les instances dirigeantes : les éditeurs, donc. La balle est dans leur camp.