2023 devait marquer le retour à la normale pour le grand rendez-vous annuel du média, après la pandémie de Covid-19.
Depuis quelques années déjà, une forme de désamour prenait forme entre les exposants et l’Entertainment Software Association, organisatrice du salon depuis la toute première édition en 1995. Alors planté à Atlanta, le décor de ce « trade show » réservé aux professionnels faisait rêver les fans de jeu vidéo, réservant aux seuls distributeurs et journalistes professionnels la primeur des prochaines nouveautés.
Cet événement faisait rêver les joueurs, synonyme de grosses annonces à venir. Les plus belles éditions du salon ont forcément été celles accompagnant les sorties de nouvelles consoles, avec leurs premiers titres dévoilés. Côté licences, Metal Gear Solid, Assassin’s Creed, et tant d’autres ont été annoncées ou présentées dans ce cadre exclusif.
Rise and fall…
Mais peu à peu, le succès aidant, l’ESA a voulu courir plusieurs lièvres à la fois. Augmentant les tarifs pratiqués auprès des exposants, ouvrant en partie son salon au public pour faire rentrer un peu plus de fonds, l’E3 a été petit à petit considéré comme perdant de sa force pour les constructeurs et les éditeurs.
Deux premières éditions en demi-teinte ont marqué les années 2007 et 2008, révélant déjà une cassure entre l’organisateur et ses prestigieux clients. Avec l’avènement des médias digitaux, le salon a toutes les peines du monde à faire revenir ses précieux alliés. Parmi les nombreux exemples, rappelons la récente présentation de Zelda Tears of The Kingdom, avec une vidéo de son propre créateur.
Une coquille désormais vide
Pour cette édition qui devait marquer un retour au présentiel, les trois grands constructeurs, Sony, Microsoft et Nintendo, avaient déjà opté pour la chaise vide, préférant organiser leurs propres versions numériques de leurs présentations. Les éditeurs majeurs leur ont vite emboîté le pas, comme Ubisoft, dernier géant à figurer un temps sur la liste famélique des exposants prévus.
Cette annulation est donc tout sauf une surprise, puisque chacun présentera ses titres individuellement avec ses propres canaux de communication, mais aussi via le Sumer Game Fest du journaliste/animateur Geoff Keighley, surfant sur le succès de ses Game Awards. Si l’ESA se refuse pour le moment à refermer le couvercle sur le cercueil de l’Electronic Entertainment Expo, on voit mal quel miracle pourrait lui redonner vie.
