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L’humain augmenté avec des membres robotiques, bientôt une réalité ?

07 mars 2023
Par Kesso Diallo
Le pouce supplémentaire peut être utile dans plusieurs professions.
Le pouce supplémentaire peut être utile dans plusieurs professions. ©Capture d'écran / The Third Thumb

Selon une équipe de chercheuses au Royaume-Uni, les augmentations humaines, comme un troisième bras robotisé, sont à portée de main.

Des membres robotiques pour augmenter les capacités de l’homme. D’après des chercheuses au Royaume-Uni, une telle augmentation est à l’horizon, permettant potentiellement d’augmenter notre productivité. « Si vous voulez un bras supplémentaire pendant que vous cuisinez pour remuer la soupe tout en hachant les légumes, vous pourriez avoir la possibilité de porter et de contrôler indépendamment un bras robotique supplémentaire », a expliqué Tamar Makin, professeur de neurosciences cognitives à l’Université de Cambridge, au Guardian.

Ces membres supplémentaires seraient également utiles aux chirurgiens, aux ingénieurs électriciens ou encore aux constructeurs. Leurs capacités pourraient par exemple être augmentées par un pouce supplémentaire. Dani Clode, designer qui travaille aussi à l’Université de Cambridge en a créé un imprimé en 3D qui peut être ajouté à n’importe quelle main.

Augmenter l’humain avec « le moins d’impact possible »

La chercheuse a souligné le fait que ces dispositifs d’augmentation humaine n’enlèvent rien aux capacités d’origine de leurs porteurs, assurant qu’ils ont « le moins d’impact possible pour le plus de gain ». Pour cela, ils ne doivent pas être actionnés à la main comme on utiliserait une bêche pour creuser un trou. Le pouce supplémentaire créé par Dani Clode est par exemple contrôlé par des capteurs de pression placés sous les gros orteils grâce à une connexion sans fil.

Ces parties robotiques peuvent notamment être utiles aux personnes handicapées. Selon les deux chercheuses, augmenter un membre fonctionnel existant serait plus facile que de remplacer un membre manquant. Une intervention chirurgicale invasive, coûteuse et potentiellement éprouvante pourrait par ailleurs être nécessaire pour ces prothèses robotiques, afin d’installer les implants cérébraux permettant de les contrôler.

Tamar Makin a également affirmé que la forme de contrôle proposée avec le pouce est beaucoup plus intuitive que les implants. Ce dernier a récemment été testé par près de 600 personnes âgées de 3 à 97 ans. « 98% pouvaient l’utiliser dans la première minute, ce qui signifie… qu’elles pouvaient déjà déplacer des objets comme indiqué, a-t-elle déclaré. Je ne peux pas imaginer une puce cérébrale qui puisse faire ça ».

La chercheuse a cependant précisé que cette approche a soulevé de nouvelles questions. « Nous faisons beaucoup de recherches en ce moment pour voir ce que cela fait à votre système nerveux si vous commencez à vous réapproprier vos orteils pour qu’ils deviennent un doigt supplémentaire – dans quelle mesure cela affecte-t-il votre capacité à utiliser vos orteils comme un orteil », a indiqué Tamar Makin.

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Kesso Diallo
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Journaliste
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